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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : United Artists Distribution : UIP Réalisation : Randall Wallace Scénario : Randall Wallace, d'après le roman d'Alexandre Dumas Montage : William Hoy Photo : Peter Suschitzky Décors : Philippe Turlure Musique : Nick Glennie-Smith Directeur artistique : Anthony Pratt Durée : 132 mn
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The Man in the Iron Mask (L'homme au masque de fer)
USA / 1998
01.04.98
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Leonardo Di Caprio, sort de son rôle désormais légendaire dans Titanic, et incarne ici un double personnage: Louis et Philippe.
L'un est cruel, cynique, arrogant, manipulateur, et roi. Nul autre que le jeune Louis XIV, à la fois chef des armées, dirigeant d'un peuple qu'il méprise, et amant de courtisanes qu'il n'aime pas.
L'autre est prisonnier, victime de son sang, vulnérable, humain, appréciant la vie et doué d'une certaine lucidité sur les sentiments des gens.
Di Caprio joue avec subitilité chacune des faces de ces personnages, alternant habilement un Roi imbus de ses droits divins et son malheureux sosie destitué de son rang.
Une fois de plus Leonardo continue de jouer les romantiques. Mais surtout, il interprète ce que Gabriel Byrne appelle un rêve d'acteur: à la fois le rôle du gentil et celui du méchant.
Mieux: les cheveux longs et les soieries royales lui sied à merveille.
Gabriel Byrne a relevé le défi d'incarner l'un des héros les plus célèbres et les plus romanesques: D'Artagnan, ce gascon venu à Paris pour se mettre au service du roi Louis XIII et devenir Mousquetaire.
Dans une version très librement interprétée, le seul mousquetaire encore en activité, et d'ailleurs chef de la protection personnelle du roi, est amoureux de la Reine, et garde un lourd secret en lui.
Tiraillé entre son devoir d'État et sa fidélité envers ses anciens amis mousquetaires, il sera jusqu'au bout confronté à son passé et à son mensonge. Un dilemne qui sera résolu par la fameuse formule: un pour tous et tous pour ...deux.
Byrne compose un D'Artagnan discret, réfléchi, loyal et presque effacé.
Même s'il s'agit sans doute du rôle le moins coloré, mais pas le moins romantique, Gabriel Byrne est le lien entre toutes les histoires, entre toutes les scènes. Et il s'en sort avec panache.
Jeremy Irons s'octroie le rôle le moins "divertissant" mais néanmoins le plus central.
Aramis est ici le cerveau du complot organisé contre le Roi. Un homme pieux, coupable d'avoir scellé le fameux masque de fer sur le visage d'un innocent. Austère et intègre il cherche le pardon et la justice.
Irons est le personnage le plus distant. Intellectuel et presque froid, son jeu s'équilibre face à ses compagnons.
Il est avec D'Artagnan, le mousquetaire le plus introverti, et le plus intelligent. Irons y apporte en plus une vraie dignité.
L'acteur est loin de ses personnages habituellement plus cyniques et ambigus.
John Malkovich est de tous les mousquetaires celui qui a le rôle le plus enrichissant.
Athos y est un père, dévoué, à la retraite, un peu seul. Il apprend la mort de son fils, à cause de la manipulation du roi.
A la fois prêt à se venger, et prêt à suivre un plan calculé. Il ira même jusqu'à faire le point sur sa vie, et à retrouver un autre fils.
Malkovich s'éloigne de ses rôles de mercenaires ou de méchants. Il rejoint la galerie de personnages plus classiques (L'empire du soleil, Des souris et des hommes, L'ogre).
Ici en gentil, il a les scènes les plus émotives. Qu'il porte facilement sur ses épaules. Un mousquetaire atteint d'une sensibilité paternelle. Et valeureuse.
Il campe ainsi l'un des rôles les plus intéressants du film. Malko' séduit tous ses fans, chemise ouverte, et larmes coulantes.
Gérard Depardieu est l'adolescent: bagarreur, bon vivant, vulgaire comme un gamin, aimant les gros nichons et Gargantua en puissance.
Bref trucculent. Mais Porthos cache son désespoir, sa peur de vieillir, son envie de mourir, ses regrets de jeunesse et sa vie de mousquetaire. Il a envie de se pendre, il est pathétique dans ses maux de carcasse pourrissante.
Le personnage le plus burlesque et aussi le moins philosophique.
Depardieu est caricatural. C'est le scénario qui le veut. Alors il en rajoute. Il est le seul à pouvoir créer un personnage aussi marquant à partir d'un rôle aussi vague.
Car Porthos est celui qui a le moins d'effets sur l'histoire. Sa force est sous-utilisée. Et son esprit rusé n'est pas démontré. Il est celui qui symbolise la vie.
En cela Depardieu nous livre un superbe numéro, à la limite du culte Rabelaisien, jusqu'à cette séquence lunaire et hallucinate où Dédé se ballade à poil, la nuit, dans la cour d'une ferme. Anthologique.
Anne Parillaud traverse le film avec le rôle de la Reine Mère. Un Reine mère entre veuvage et foi, entre douleur et frustration.
Digne jusqu'au bout, et toute en retenue, elle observe les horreurs de son fils, aime D'Artagnan en silence, et prie pour ses petites lâchetés dont elle sent le danger.
Elle connaît le mensonge mais ne part pas à la recherche de la vérité. Femme d'état, elle ne peut que désapprouver le Roi par son absence auprès de lui.
Parillaud trouve ici un de ses plus beaux personnages. Une femme belle et aimante, partagée entre sa fonction écrasante et ses désirs bouillonants.
Puisqu'elle ne vivra jamais le bonheur totale, puisqu'on lui retirera toujours un des hommes qu'elle aime, elle se tait et parcimonieusement exprime ses craintes et ses envies.
Beau fantôme de cinéma. Et belle tragédienne grecque.
Judith Godrèche est le coeur de film. La dulcinée de Raoul, le fils d'Athos. La convoitise de Louis, le Roi Soleil. Une déchirure qui entraînera le plus faible et le plus naïf au devant d'une mort annoncée.
Christine sera alors consolée par le Roi et deviendra sa favorite. Il fera soigner sa mère et sa soeur. Il l'aimera. Elle fera sembler de l'aimer.
Et puis un jour, elle recevra une lettre du défunt Raoul qui lui explique la manipulation du roi. Il ne restera plus beaucoup d'armes alors à Christine pour qu'elle ne soit pas répudiée.
Godrèche dans un rôle à la fois léger, amoureux, et dramatique, fait le rpolongement de celui qu,elle tenait dans Ridicule.
Une robe jaune pollen, une poitrine corsetée, une sentimentaliste...
Elle irradie une fois de plus dans ce personnage qui n'a rien à voir avec les premiers rôles qui l'ont révélée. vincy
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