Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 20

 
The Man in the Iron Mask (L'homme au masque de fer)


USA / 1998

01.04.98
 



UN FAUTEUIL POUR DEUX





Premier film ambitieux pour Randy Wallace. Ambitieux parce que cet Homme au masque de fer renoue avec un genre (le Cape et d'épées) et n'a rien d'un premier film.
La production est opulente, et perfectionniste à l'extrême: costumes, décors, casting, lumière... Dumas revisité par Hollywood.
Car il s'agit bien d'un film hollywoodien, avec tous ses défauts et de notoires qualités.
La réalité historique y est baffouée, le scénario est une interprétation libre du roman, sans un réel respect pour l'auteur, l'intrigue se laisse dominer par l'action. Quant à la réalisation, on peut la qualifier de quelconque.

A lire ce premier paragraphe, on pourrait croire le film raté. Or, l'objectif affiché du projet n'est pas de nous plonger dans une réflexion sociale sur la France de Louis XIV, mais bien de nous évader avec de belles femmes, de beaux duels, et des sentiments très nobles.
Le film n'est qu'un conte naïf, commençant par Il était une fois... Les dorures, les scènes illustratives (confinant parfois au cliché), les dialogues à l'eau de rose, nous voici immerger dans une belle histoire d'amour, de trahison, d'amitié et d'honneur. L'évasion à l'état pur.

L'homme au masque de fer est donc un divertissement superbe et réussi, rythmé et séduisant. Dommage qu'il ne soit pas en plus subtil et intelligent. Les répliques humoristiques et les émotions presque "diet" ciblent assurément les adolescents. Nul n'est besoin de connaître, il suffira d'imaginer.
Sous ce superficiel, on notera un montage maîtrisé et plein de rebondissements. Là où le final du Bossu manquait de panache, celui-ci est un véritable feu d'artifice.

Dommage que le scénario n'arrive pas à équilibrer des douleurs trop excessives et des bonheurs bien trop légers pour être crédibles. Parfois, Wallace nous promène même dans un "soap-opera" à l'américaine.
Alors d'où vient notre plaisir?
Des personnages. Les 4 mousquetaires, dignes, vieillissants, fidèles, et séparés par leurs secrets, procurent au spectateur une jubilation de tous les instants. Le quatuor redevient le temps d'un film, légendaire. A l'unisson.
Le Roi soleil et L'homme au masque de fer, sont deux pôles qui s'aimantent et se rejettent. L'un cynique et cruel, imbus de son rôle, possédant totalement ses droits divins: "je veux et j'ordonne". L'autre, vulnérable, sensible, humaniste, souffrant.
Enfin les deux femmes, la Reine mère, s'effacant derrière ses souvenirs et ses pêchés. Et la jeune Christine, objet de convoitise qui conduira sans le savoir le Roi à sa perte.

Tout cela ne serait pas aussi harmonieux si le casting n'était pas aussi merveilleux. Depardieu, burlesque, Malkovich et Irons, habitant très bien leurs personnages ambigus, Gabriel Byrne, déchiré entre ses devoirs et sa raison. Tous à la fois impassibles et faillibles. Si Godrèche et Parillaud n'apportent rien à leur jeu (Judith semble même échapper de Ridicule), il reste Léonardo Di Caprio dans un double rôle (le méchant et le gentil, un rêve d'acteur).
Il serait facile de le critiquer. Or, il fait face avec brio aux vétérans qui l'accompagnent. Mieux, il joue avec habileté les nuances de son double-rôle. Crédible, il prouve surtout qu'il a l'étoffe d'un roi, l'épaisseur d'un futur grand acteur.
Une fois de plus, il devrait conquérir les spectateurs.
 
vincy

 
 
 
 

haut