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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : La Iguana, Alta Produccion Distribution : Haut et Court Réalisation : Iciar Bollain Scénario : Iciar Bollain, Alicia Luna Montage : Angel Hernandez Zoido Photo : Carles Gusi Son : Eva Valino, Alfonso Pino, Pelayo Gutierrez Musique : Alberto Iglesias Directeur artistique : Victor Molero Durée : 106 mn
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Laia Marull : Pilar
Luis Tosar : Antonio
Candela Pena : Ana
Rosa Maria Sarda : Aurora
Kiti Manver : Rosa
Sergi Calleja : Le thérapeute
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Te doy mis ojos (Ne dis rien)
Espagne / 2003
07.07.04
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Les violences conjugales : un problème social qui affecte l’Espagne plus que tout autre pays européen. Au-delà du phénomène miroir, la réalisatrice-scénariste Iciar Bollain ouvre le débat sur d’autres points : les dimensions cognitives et psychosociologiques du problème. En 2000, la cinéaste madrilène explorait déjà la question, avec Love That Kill (Amores que matan) ; un court-métrage de 20 minutes, écrit et co-réalisé avec Alicia Luna (ici co-scénariste), dans lequel Luis Tosar tenait déjà le rôle Antonio, un mari abusif. Ne dis rien est né de cette prospection, au gré d’observations enrichies avec le temps. Documentation, rencontres sur le terrain, recueils de témoignages, collaborations avec des psychologues spécialisés dans les violences conjugales : les deux scénaristes sont entrées dans le vif du sujet. Iciar Bollain nous raconte : « A l’époque, nous nous étions focalisées sur les agresseurs, plutôt que sur leurs victimes. Le court métrage terminé, nous nous sommes rendues compte que le sujet était beaucoup plus vaste et complexe que nous l’imaginions au départ. Nous avons donc décidé de développer l’histoire, d’enrichir le personnage d’Antonio, et de développer celui de Pilar. Nous sommes allés dans l’intimité de leur couple, au sein même de leur amour et avons tenté de comprendre pourquoi et comment il la faisait souffrir. (…) Pourquoi une femme choisit-elle de rester aux cotés d’un homme qui la bat pendant près de 10 ans ? Pourquoi ne part-elle pas ? Pourquoi certaines continuent de croire qu’elles sont toujours amoureuses ?(…) Pourquoi n’existe-t-il pas de profil du mari abusif ? Et pourquoi ces hommes malmènent-ils des années durant celles qu’ils avouent aimer par-dessus tout ? Nous nous sommes rendues compte qu’il ne s’agissait pas seulement d’histoire de maltraitance, mais aussi d’histoire d’amour, une terrible histoire d’amour basée sur un malentendu. Ce qui est tragique n’est pas qu’il ne l’aime pas, mais qu’il ne sait pas comment l’aimer ou qu’il ne peut pas l’aimer comme il le devrait. Un film pionnier en la matière : dans le cinéma espagnol Ne dis rien est, en effet, la toute première fiction à pointer le problème des violences conjugales. Son succès, auprès du grand public comme de la profession, n’a d’égal que sa forte originalité de style.
Un million d’entrées en Espagne, quatre prix au 51è Festival de San Sebastian, en septembre 2003 (Meilleurs acteur et actrice, Prix CEC du meilleur film, mention spéciale du Prix SIGNIS), Grand Prix du Jury et Prix du public au 26è Festival International de Films de Femmes à Créteil en mars 2004 ; ceci entre autres récompenses et nominations en Espagne et à l’international : Ne dis rien détient un étonnant palmarès. Pour couronner le tout, le film a été primé de 7 Goyas fin janvier dernier (sections film, scénario original, réalisation, son, interprétations féminine, masculine et second rôle féminin). Une belle consécration pour Iciar Bollain qui n’en est qu’à son troisième long métrage, après Hola, esta sola ? en 1995 et Flores de otro mundo en 1999 (Grand Prix de la semaine internationale de la critique à Cannes, la même année). Par ailleurs actrice et écrivain ("Ken Loach : un observateur solidaire", 1996), elle co-écrit actuellement un film avec le scénariste Joaquin Jordà. Après avoir joué devant les caméras de Ken Loach (Land and Freedom, 1995), José Luis Borau (Léo, 2000), Norberto Pérez (Nos Miran, 2002) et George Sluizer (La balsa de Piedra, la même année), Iciar Bollain travaillera prochainement sous la direction de Santiago Garcia et Jose Luis Sanchez. Derrière la caméra, elle a récemment participé au collectif de réalisation de Hay Motivo, un ensemble de 30 courts métrages engagés, reflets et critiques de la société espagnole, en opposition à la politique de l’ex premier ministre José Aznar. Avant-première parisienne le 5 juillet 2004 au cinéma Latina, en présence de sept des réalisateurs et du producteur Andrés Santana. L’occasion de découvrir Por tu proprio bien, le court d’Iciar Bollain avec Luis Tosar, par ailleurs disponible au téléchargement sur le site officiel du collectif. sabrina
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