|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
Les films du Requin
|
|
Production : Les films du requin, Joel Cano, Mélange, Sintra Distribution : Shellac Réalisation : Joel Cano Scénario : Joel Cano Montage : Adeline Yoyotte-Husson Photo : Joel Cano Musique : Joel Cano Directeur artistique : Stéphan Weitzel Durée : 106 mn
|
|
Orisel Gaspar : Maria
Eruadyé Muniz : Nieves
Ludmila Alonso-Yodu : Norma
Ingrid Gonzalez : Marisol
Xiomara Palacios : Antonia
Omar Cano : El nene
|
|
|
|
|
|
Siete dias Siete noches (7 jours 7 nuits)
Cuba / 2003
14.07.04
|
|
|
|
|
|
Siete dias, siete noches n'est pas un film banal. Les festivals ne s'y trompent pas : il a été primé au Trois Continents à Nantes (Montgolfiere d'or), à Cinéma Tout écran à Genève (réalisation, actrice), au Cinéma Nouvelle Génération à Lyon (meilleur film).
Le film de Joel Cano a la particularité d'avoir été tourné à l'insu des autorités cubaines. Ecrivain, dramaturge ("Timeball"), musicien et cinéaste, l'artiste cubain (38 ans) réside désormais en France. Il a fallu quelques entorses aux règlements pour que le tournage puisse se dérouler en toute "normalité". Le numérique se justifie amplement pour ses facilités techniques ; cela permettait aussi, en extérieur, de faire croire à un film amateur. La plupart des comédiens ne sont d'ailleurs pas professionnels. Enfin le film a été transporté en Europe par l'intermédiaire d'amis ou de touristes, dans les bagages.
On peut ainsi parler de film "non officiel", et d'un portrait un peu plus réaliste que dans les films habituellement importés de Cuba. Il a fallu utiliser les moyens du bord et une véritable connaissance d'un Cuba interdit pour que certaines séquences soient possibles. Les combats de coq sont normalement strictement prohibés. Les décors intérieurs sont des appartements directement payés en dollars à la journée. Cela donne au film un aspect "reportage" qui plus est subversif. "Chez nous, tout discours esthétique qui s'éloigne de la voie officielle est un crime moral, voire antipatriotique" confirme Joel Cano. La censure est omniprésente. La répression aussi. Rien de nouveau.
En cela le film de Joel Cano est un OVNI. Produit en grande partie par des financements français, Siete dias, siete noches n'a donc rien des productions lisses ou allégoriques, disons autorisées et exportées. Il ose un discours critique sur lère Castro - rappelons-le, ce régime est condamné tant par Amnesty que Reporters Sans Frontières. Mais comme le dit le cinéaste, la fin de Castro ne sera pas forcément synonyme de monde meilleur. A l'instar du Brésil, la religion peut prendre une place toute aussi néfaste dans l'esprit des gens, d'autant que Castro a bien su utiliser les symboles idéologiques du Sacré pour en faire ceux de sa Révolution.
Joel Cano, grand amoureux de cinéma russe, a déjà publié deux romans ("le maquilleur d'étoiles", "L'île du peut-être"). Il a aussi composé toutes les chansons entendues dans le film. Grâce à son oeuvre poétique mais aussi son témoignage politique, il est l'une des figures de proue d'un art contestataire, né depuis une quinzaine d'années sur l'île. Son second long-métrage se passera à Paris. Pas sûr qu'avec Siete dias, siete noches il puisse revenir de sitôt à Cuba, l'île de son enfance.
On notera que l'actrice qui incarne la mère de la présentatrice TV fut la femme du romancier Reinaldo Arenas, incarné par Javier Bardem dans Before Night Falls. Ecrivain maudit par le régime qui finira exilé à New York. Il est loin l'idéal communiste... vincy
|
|
|