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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Production : A.J.O.Z. films, Gaumont, Little Bear, Les Magnifiques, Max Films, Canal +, France 3 Cinéma, Téléfilm Canada Distribution : GBVI Réalisation : Michel Boujenah Scénario : Michel Boujenah, Edmond Bensimon, Pascal Elbé Montage : Jennifer Augé Photo : Patrick Blossier Son : Dominique Levert, Gérard Lamps, Elisabeth Paquotte Musique : Michel Cusson Costumes : Mimi Lempicka Directeur artistique : Mario Hervieux Durée : 97 mn
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Père et fils
France / 2003
20.08.03
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Il s'agit de la première réalisation de Michel Boujenah. Le sujet traine depuis des années sur son bureau. Il a mis plus de 5 ans à monter son film. Découvert en 1985 avec Trois hommes et un couffin, énorme succès surprise de la décennie, il écrivait et jouait ses spectacles depuis déjà plus de 13 ans sur scène. Durant les années 80, Boujenah était une grande vedette du théâtre, avec des shows comme "Albert", "Les Magnifiques" et "L'Ange Gardien". Il sera aussi acteur de cinéma pour Gérard Oury, dans le faiblard Lévy et Goliath. Jamais le cinéma n'a été généreux avec lui. Coeur du film de Zeitoun, Le Nombril du monde, il subira l'échec énorme de cette production. Après avoir joué dans "Don Juan" sur les planches (notamment à Chaillot), il sera de l'aventure du film de Jacques Weber, fiasco intégral. Entre le Zeitoun et le Weber, il enchaîne "Elle et moi" et "Le Petit génie", dans des tournées de trois ans! En 97, après cette décennie triomphante sur scène et désastreuse sur l'écran, il s'arrête. Crise artistique. Elle s'achève avec la suite de Trois hommes et un couffin et son film, Père et fils.
Il engage assez rapidement Philippe Noiret pour le rôle du père. Ce dernier cherche plutôt des personnages moralement incorrect. Mais il tourne de moins en moins. Sa filmographie s'étoffe encore de noms prestigieux, de jeunes talents, mais depuis Tango et Les Grands ducs (de Leconte), il n'a plus ses rôles d'antant. Son retour avec Blier fut hué à Cannes. Qu'en sera-t-il de Ripoux 3, franchise commerciale pas forcément attendue?
Charles Berling a remplacé au pied levé Richard Berry dans le rôle de l'aîné. Il a du tomber amoureux du Québec, puisqu'il y jouera au théâtre dès cet automne. Depuis Ridicule, toujours de Leconte, l'acteur est une vedette. Il avait déjà joué avec Noiret dans Les Palmes de Monsieur Schultz, avant de se faire remarquer chez Fontaine, Chéreau, Kahn, Ruiz, Assayas. Il était aussi chez Arcand dans Stardom. Nul doute qu'il a du se sentir à l'aise dans ce Québec qui occupe les deux tiers du film, et une grande partie de la production, notamment à travers Max Films, la société du producteur Roger Frappier (Manon Briand, Denis Villeneuve).
Bruno Putzulu, ancien sociétaire de la Comédie Française, fait partie de la génération montante, même s'il a peu trouné depuis la fin des années 90. On l'a vu aussi bien chez Tavernier, Ivory, Audiard, Améris, Siri, Giusti... Et même Godard!
Quant à Pascal Elbé, la révélation du film, il est aussi co-scénariste! ce ne sont pas ses petits rôles chez Jugnot ou Zeitoun qu'il faut retenir, mais bien ses prestations scéniques dans des comédies mis en scène au Splendid. Elbé est avant tout un auteur : théâtre, sitcom, longs métrages (Tout baigne le film, Camping, Babel).
On notera la présence de comédiens québécois connus dans la Belle province comme Pierre Lebeau, meilleur comédien aux Jutra l'an dernier pour son rôle dans Séraphin et Marie Tifo.
Le film sort fin août en France. Il cible large en nombre de copies, et devrait au moins limiter la casse avec son aspect de film populaire traditionnel. Mais face à Téchiné et Miller, Boujenah devra vraiment aller chercher le public en Province pour réussir son coup.
vincy
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