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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Diaphana
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Production : HomeGreen films Distribution : Diaphana Réalisation : Tsai Ming-Liang
Scénario : Tsai Ming-Liang
Montage : Chen Sheng-Chang
Photo : Liao Pen-Jung
Son : Du Tuu-Chih Costumes : Sun Huei-Mei Directeur artistique : Lu Li-Chin
Durée : 119 mn
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Lee Kang-Sheng : le projectionniste
Chen Shiang-Chyi : l'ouvreuse
Kyonobu Mitamura : le touriste japonais
Miao Tien : le vieil homme
Shih Chun : le héros de Dragon Inn
Yang Jueu-Mei : la femme fantôme
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Bu San (Goodbye Dragon Inn)
Taiwan / 2003
21.07.04
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En 1966, Dragon Inn, réalisé par King Hu, sort sur les écrans chinois. King Hu a commencé sa carrière en tant qu'acteur et scénariste pour les mythiques Shaw Brothers de Hong Kong. L'année qui suivra la sortie de Dragon Inn, il s'exilera à Taïwan. Il sera, en 69, sélectionné en compétition officielle à Cannes pour Hsia Nu. Bref ce n'est pas un deux de pique et on peut dire sans trop se tromper que la vague actuelle de Chinawood (Tigre et dragon, Hero, Flying Daggers...) prend sa source dans ce cinéma épique, héroïque : comédiens au jeu moderne, musique chinoise traditionnelle, combats à l'épée majestueux, scènes d'actions innovantes... tout était déjà là. Car Kung Hu ne faisait-il pas voler ses acteurs au dessus des toits et marcher sur les murs?
Voilà le film en toile de fond de Goodbye Dragon Inn. On y croisera deux des comédiens du film d'origine, le héros et le méchant, qui depuis ont eu une carrière aléatoire. Miao Tien, dont Dragon Inn était le premier film, a joué dans quasiment tous les films de Tsai Ming-Liang. Ce qui explique le choix symbolique. Le lien naturel. Et donc il est aisé de comprendre pourquoi Shih Chun, acteur fétiche de King Hu, fut enrôlé pour rappeler les souvenirs... Car le film traite bien de souvenirs, jusqu'à cette chanson qui clôt le film ("Can't let go"), composée par le japonais Hattori Ryoichi avant l'arrivée du rock.
Le film a été tourné dans le cinéma Fu-Ho dans la banlieue de Yung-Ho, à Taïwan, où le cinéaste réside. "Trois mois après le tournage de Et là bas quelle heure est-il?, le cinéma a fermé ses portes," nous apprend-il. "J'ai aussitôt appelé mon producteur, Liang, pour lui demander l'argent pour louer le cinéma afin d'y tourner un film." Il eut une vie post-mortem, puisque la communauté gay le fréquenta après coup. "Cela me touche beaucoup. La salle a certes perdu ses paillettes mais elle a continué à accueillir ceux qui sont en marge de la société."
Il a évidemment filmé son clône à l'écran, l'acteur Lee Kang-Sheng. Pas un film de TML ne peut se faire sans lui...A 47 ans, le réalisateur continue de séduire festivals et critiques. Après quelques détours par la croisette, Goodbye... a été présenté à Venise l'an dernier (Il y reçut un prix de la critique justement). C'était son premier long métrage depuis Et là bas quelle heure est-il?. Entre temps ce touche à tout (théâtre, télé...) a réalisé un téléfilm ("The Missing"), un court métrage (Le pont n'est plus là) et un autre en numérique (A conversation with God). Goodbye Dragon Inn a été élu meilleur film taïwanais de l'année (Golden Horse) parmi 6 nominations. Il a aussi été récompensé par les récompenses suprêmes des festivals de Chicago, Istanbul, Nantes (3 Continents). Le fait que le premier dialogue n'apparaisse qu'après 40 minutes de film n'a donc découragé personne. Le film devrait, cependant, avoir une existence en salles, éphémère.
vincy
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