Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Columbia, Revolution Studios
Distribution : Columbia TriStar
Réalisation : Joe Roth
Scénario : Billy Crystal, Peter Tolan
Montage : Stephen A. Rotter
Photo : Phedon Papamichael
Musique : James Howard
Durée : 100 mn
 

Julia Roberts : Kiki Harrison
Billy Crystal : Lee Phillips
Catherine Zeta-Jones : Gwen Harrison
John Cusack : Eddie Thomas
Hank Azaria : Hector
Stanley Tucci : Dave Kingman
Christopher Walken : Hal Weidman
Alan Arkin : le guide du bien-être
Seth Green : Danny Wax
 

 
 
America's Sweethearts (Couple de Stars)


USA / 2001

31.10.01
 

La pré-production a dépassé les délires du scénario. Autrement dit, la réalité a dépassé la fiction. On ne sait de la vie ou de l'art qui s'imite. Nous sommes en mars 2001. Julia Roberts tourne America's Sweetheart, fait la promo de The Mexican, se dispute avec son beau Benjamin Bratt et se prépare à recevoir son premier Oscar. Bref, de quoi surcharger un emploi du temps et la rendre folle. C'est un peu cette frénésie que voulait retranscrire le réalisateur Joe Roth. Ce n'est pas n'importe qui. Il a longtemps dirigé le studio 20th Century Fox puis The Walt Disney Studios. En janvier 2000, il plaque son métier de big boss et fonde Revolution Studios, en s'associant à Sony, la Fox et Starz Encore Group d'un côté, et Julia Roberts, Bruce Willis et Adam Sandler de l'autre. Des partenariats qui lui permettent de s'inscrire sur la carte hollywoodienne en un éclair. Il profite de ces deals pour promettre un Julia Roberts pour la Sony, à l'été 2002. En tant que réalisateur, il a moins marqué les esprits avec Coupé de Ville et Streets of Gold. Cela faisait 12 ans qu'il n'avait pas touché une caméra...




Mais la complication a lieu longtemps avant le feu vert de la production. En effet, tout commence avec Quand Harry rencontre Sally?. La question que se posait il y a deux ans Billy Crystal, le Harry du film, était simple : que seraient devenus Billy et Meg s'ils avaient fait 10 comédies romantiques à la suite...? A cela s'ajoute Eddie Fisher, l'amant et collègue de Liz Taylor qui fit grand bruit quand elle tomba amoureuse de Richard Burton. Les deux éléments mélangés et Crystal se voit en Eddie dans une farce sur les coulisses d'Hollywood. Il se met à écrire un premier script avec Peter Tollan, son co-auteur de Analyze this!.
Le script se retrouve sur le bureau de Joe Roth, à l'époque chez Disney. Un ami de longue date de Julia Roberts. Il l'avait choisie avant son succès de Pretty Woman pour être l'actrice de Sleeping with the Enemy. La mécanique se met en marche. Roth et Roberts ont un deal pluriannuels et multimillionnaires. Joe envoie le scénario, première version, à Julia. On lui propose le rôle de Gwen, celui de la star. Mais elle a déjà incarné une star de cinéma, certes gentille, et donc moins garce, dans Notting Hill. Mais la superstar la mieux payée d'Hollywood veut jouer Kiki, l'obèse, la soeur timide, la fille comme tout le monde, celle qui encaisse... Bref un second-rôle!
Bien que la comédie n'ait coûté que 46 millions de $, il était hors de question pour Joe Roth et son nouveau bébé de s'offrir Julia Roberts en second-rôle. Pour la star, on remodèle le script, et on ajuste le personnage à sa dimension : plus de scènes, un personnage mieux écrit, plus nuancé, et surtout il faut changer Eddie Thomas, le rôle masculin. Out Billy Crystal. L'humoriste hérite du personnage de Lee et donc des scènes les plus cinglantes, les plus percutantes, les plus cocasses. On offre le rôle à John Cusack, acteur culte mais pas encore très populaire. Cusack brother n'ayant pas le même jeu que Crystal, on reformate les répliques et les situations à son image. Le reste du casting a suivi : la très hot Catherine Zeta-Jones, suffisamment racée pour être crédible dès son apparition , Christopher Walken en cinéaste fou, Stanley Tucci en boss hystérique, Hank Azaria en latino macho... qui a remplacé Robert Downey Jr, suite aux problèmes de dopes de ce dernier. A noter que Zeta Jones et Cusack ont déjà joué ensemble dans High Fidelity.
La production est précipitée lorsqu'on apprend la menace d'une grève des scénaristes. On en profite pour réquisitionner le denrier joyau de la chaîne d'hôtels luxueux Hyatt, un oasis en plein Nevada. Et tout le monde tourne le film de façon irréaliste. Cusack tourne Serendipity; Zeta-Jones fait la promo de Traffic ; Crystal fait le montage de son téléfilm *61. Quant à Roth il supervise la sortie de deux petites productions (Tomcats, The animal). Le réalisateur/producteur a peu de temps en janvier quand il commence America's Sweetheart, l'encre du scénario à peine sèche. Julia enchaîne avec le prochain Soderbergh. Entre temps, elle se sépare de son chéri Beebee. Mais nous n'en saurons rien avant fin juin. En effet l'annonce de leur "split" coïncide avec la promo du film qui parle de deux stars divorçant... Que les choses sont bien faîtes.
Le film a rapporté un peu plus de 90 millions de $, un score fade mais une production rentable. La critique n'a pas aidé, préférant Legally blonde, sorti une semaine avant. Le public préferera carrément Princesse malgré elle, du réalisateur de Pretty Woman!
Le marketing joue judicieusement de cet aspect "people". Les célébrités seront-elles suffisantes pour passer le cap du million de spectateur en France, dans un contexte très concurrentiel, mais qualitativement moyen?!   
 
vincy
 
 
 
 

haut