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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Antitrust
USA / 2001
27.04.01
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BILL GATES IS WATCHING YOU
"- 1 ou 0 : vivant ou mort."
Antitrust est une version cyber de La Firme. Tom Cruise jouait un jeune avocat ambitieux qui apprenait qu'il servait la mafia, dans Antitrust, Ryan Philippe est un jeune informaticien ambitieux qui apprend que son patron est un malfrat. Rien de neuf donc, même si le cadre contemporain du film est intéressant. L'univers des start-up est reconstitué fidèlement avec ses trahisons, ses non-dits, ses découvertes lumineuses au fond d'un obscure garage, son mode d'organisation et ses bureaux foutraques.
La réalisation de Peter Howitt, le surestimé auteur de Pile ou Face, est sobre et le scénario est assez bien ficelé malgré l'emploi d'un jargon informatique qui peut être obscur pour le commun des mortels. Les poursuites en voiture sont remplacées par des poursuites avec clavier et souris beaucoup moins palpitante et cinématographique mais le couple Ryan Philippe et Claire Forlani est très attachant. Tim Robbins, en grand gourou de l'informatique qui éructe ses troupes, livre une interprétation jubilatoire qui permet d'oublier l'impression de déjà -vu.
Cependant l'intérêt du film n'est pas dans sa forme, ni dans sa trame générale mais dans son fond, ou plutôt dans les points de ressemblance entre Gary Weston et Bill Gates.
Des cheveux gris et des petites lunettes du patron de Microsoft, de ses démêlés avec la justice américaine, de l'utilisation de la musique de la dernière pub Microsoft en passant par le cadre de l'histoire - l'Oregon et le goût prononcé pour l'art de Gary Weston, tout est fait pour réaliser l'amalgame dans l'esprit du spectateur.
Et sur un plan éthique, c'est très critiquable. Bien sûr, le plaisir pris au film tient justement dans le fait qu'on identifie Gary Winston à Bill Gates mais assimiler le patron de Microsoft a un voleur et surtout un homme prêt à tout pour tuer la concurrence au sens propre comme au sens figuré, cela suscite de nombreuses interrogations sur les limites de la fiction. Parfois il touche juste - la démonstration de la connexion entre les groupes d'informatiques et les médias, mais le film n'évite pas la " grosse " caricature.
Antitrust est donc un film beaucoup moins inoffensif qu'il en a l'air sous son aspects de thriller politique calibré. Pour Howard Franklin, les grands patrons libéraux d'aujourd'hui remplacent le yannick
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