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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Armageddon
USA / 1998
05.08.98
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UN GROS GROS ROCK
"- Houston, vous avez un problème..."
Ce qui est pratique avec ce genre de productions, c'est que tous les clichés y passent. pour le spectateur-critique, c'est du pain béni puisque notre opinion est faîte avant même que le film soit vu, et ne change pas une fois qu'il a été vu.
Armageddon est un summum du film catastrophe version 90s. Autrement dit l'une des pires nullités cinématographiques de l'année. Ça ne l'empêchera pas de faire des millions de $ dans le monde.
Nous voici dans un monde de brutes. La testostérone est gonflée aux hormones. Les muscles sont saillants. La fille est sexy, mais le sexe est absent. Les blagues sont en dessous de la ceinture. On dialogue avec des "guns" comme si la virilité exigeait un quelconque objet phallique pour s'exprimer. Les phrases tiennent en moins de 10 mots. Et caetera...
Donc voilà les sauveurs du monde... des Américains incultes mais courageux, des héros vulgaires et dénués de sens citoyen, des mecs qui en ont dans le caleçon, à défaut d'en avoir dans la tête. Comment voulez-vous qu'on ne traite pas les Américains de primaires après un tel film?
D'autant que le monde n'est pas très respecté dans Armageddon. Les Français ont encore des voitures années 30, Paris est vu à travers Notre-Dame de Paris... la Turquie a Sainte-Sophie, l'Inde son Taj-Mahal...on baigne dans les cartes postales. Tout juste une référence à L'Europe dans sa collaboration scientifique pour sauver la planète. Un Russe qui passe par là avec la station Mir. Politiquement, donc, qu'on se le dise, les USA sont seuls pour détruire le méchant gros caillou qui nous menace. Nombrilisme agaçant.
Pour finir dans la catégorie succession de clichés, la jeune fille, son père et son fiancé. Triumvirat impossible où les deux hommes rivalisent et se respectent. Et ça finira en chaudes larmes et sacrifice beau comme l'antique. Nous sommes en pleine tragédie pour ceux qui l'ignoraient.
L'un des problèmes majeurs c'est qu'à force de dérision les acteurs n'ont pas de personnages crédibles. On oscille entre le comique adolescent et le drame apocalyptique. Le résultat est un effet kitsch, noyé dans de la musique sirupeuse, des effets spéciaux inintéressants, et des rebondissements scénaristiques lourds et ennuyeux, prévisibles même.
Bruce Willis joue un John McLane échappé de Die Hard. Affleck et Tyler se contentent d'être des top models our un public en mal d'identification. Et Billy Bob Thornton reprend le rôle de Ed Harris dans Apollo 13. Armageddon est une copie de plusieurs films déjà vu.
Le plus grave est sans doute ce bombardement d'images propagandistes que nous assène Michael Bay. Des images impérialistes et machistes, une vision du monde invraisemblable et une Amérique seule messie suprême de l'humanité. Des images habilement montées. Mais des images vides de sens. Aucun sens du cadrage, aucun point de vue, un esthétisme artificiel servant à masquer l'absence de grammaire cinématographique.
En gros, un long et lourd vidéo-clip d'Aerosmith. vincy
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