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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Un petit jeu sans conséquence
France / 2004
15.12.04
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UN PETIT MONDE SANS PITIE
"- Là on est devant un océan de féculents. C'est une horreur. il faut des légumes!"
L'adaptation théâtrale est un risque cinématographique en soi. Pour un Cyrano majestueux ou Un air de famille culte combien de ratages, de verbiage? Après deux beaux films, Bernard Rapp loupe le virage et fonce dans le fossé. On comprend bien ce qui l'a intéressé : la cruauté, une forme de cynisme, un moment de vérité, un imbroglio de manigances... Il y a de ça dans tous ses films. Mais celui-ci est franchement mou du genou.
Là où Cuisine et dépendances parvenait à maintenir un rythme et une dureté qui lui allait bien, Un petit jeu sans conséquence fait du remplissage et s'égare dans son labyrinthe. Là où nous attendions un film catastrophe, nous avons juste un portrait de bourgeois coincés dans leurs préjugés. Car la morale de l'histoire s'avère la plus grande des déceptions, terriblement conventionnelle, incapable de construire son propre couple hors des schémas battus. En fait tout tourne vinaigre : le vin, le couple, le film. On s'interroge sur la présence de cet homme qui filme tout. Sur ces incongruités de scénario qui tombent à plat et rendent chaque effet stérile ou cliché.
Et le pire des paradoxes est sans aucun doute dans l'essence même du projet. Ce goût du jeu donne un film étrangement mal joué. Rien ne sonne vraiment juste, hormis Jean-Paul Rouve, parfait dans son rôle. Lorsqu'il sort à Kiberlain, "ça vous désinhibe la caméra!", on aimerait le croire, le voir.
Le seul plaisir pourrait provenir du décodage linguistique d'un marivaudage qui finit mal en général. Mais là encore, entre le comique de répétition un peu lourd et les situations sans relief, le spectateur se sent un peu étranger aux petits malheurs de ces bobos qui n'ont pas grand chose à partager, peu de valeurs humaines à transmettre.
Dans ce jeu de dominos dévastateur, très inégal, on passe ainsi d'un dialogue peu sympathique mais réjouissant entre Attal et Rouvre à une compil des meilleurs moments de l'après repas sur une musique de Petula Clark. Bien sûr parfois cela mord, mais à force d'antipathie, tout cela inspire un ennui à défaut d'un mépris. Trop vaniteux et prétentieux, les personnages n'ont pas cette humanité et ce désir de changer qui font les succès de scénarii de Jaoui et Bacri. Ici, ils volent, ils pillent, ils détruisent. Il s'enrichissent au détriment de l'autre. Rien de neuf chez ces trentenaires qui n'ont pour objectifs qu'une cohabitation tolérable entre individualistes. Où est l'amour dans ce monde superficiel? Il se dévide quand la maison se vide. Tout cela manquait d'entrain. Et c'est connu, le train train tue le couple. vincy
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