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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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A Boire
France / 2004
29.12.04
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WHISKY & BOBOS
"- La vie c'est pas une croisière sur un yotch."
Tout le problème du cinéma de Marion Vernoux repose sur l'équilibre. Et quoi de plus déséquilibrant qu'un trio ivre perdu dans la montagne, entre vertige des cimes et noyade dans un verre d'eau? Très proche de Love etc... dans sa structure - un trio étrange, isolé dans un concept - et dans sa finalité, floue, vaporeuse, bizarrement optimiste. Une gueule de bois euphorique, nimbée dans une atmosphère mélangeant nuit et brouillard, couleurs vives et regards perdus.
Mais la cinéaste nous imbibe de séquences a priori burlesques (mais trop contrôlées), de personnages trop simplistes (ils n'ont qu'un seul ton à jouer), et d'un scénario qui se perd en route, et dérape vers un No Man's Land où il ne se passe plus rien.
Jamais nous ne sentons l'affection partagée par ce trio. Jamais nous ne comprenons l'expérience qu'ils traversent, vers quoi ils tendent, quels rôles ils jouent les uns par rapport aux autres. A force de non dits, le film se transforme en vague allégorie, confuse, diffuse, incohérente et finalement dénuée de sens. A force d'abuser de J&B, le film s'endort avec ses vapeurs d'alcool et nous emmène dans son délire éthylique. On peut rendre hommage à des comiques ancestraux (Dac et Blanche), créer des situations embarrassantes, ça n'empêche : on flotte, sans boussole.
A la dois décalé et pas assez trash, A boire nous frustre. Les acteurs nous plaisent, leurs personnages nous ennuient vite, pas assez fouillés, trop caricaturaux. Pourtant ce trio ne manque pas de charme. Mais Vernoux se freine : le clown fout un coup de boule, le manager a des amours SM? Ca reste anecdotique, fantaisiste. La musique rock - bonne partition - est souvent plus en phase avec le sujet que l'image. Tout le problème du film se situe dans son slalom entre poésie romantique et réalité à la Blier. Bronzés froids. A voir comment elle rate cet accident de ski, crucial, en terme de mise en scène, on comprend vite les limites d'A Boire. Jamais l'enchaînement des catastrophes, les mouvements, les "gags" ne sont amenés avec la légèreté et la fougue nécessaire.
Même l'alcool a été mieux filmé (revoir Casablanca et un plus fameux trio) comme compagnon des nuits solitaires. Mais jamais on ne le sent, on ne le goûte, on ne boit. Le duo Baer/Kelif pouvait paraître prometteur. On est loin d'un Singe en hiver et du duo légendaire Gabin / Belmondo, entre rêves de Yang Tsé Kiang et Corrida olé olé. Ici, personne il est beau, tout le monde se croit gentil. Vernoux fait dire qu'elle adore "tout ce qui est psychologique." Ca ne fait pas un film. Heureusement Béart sauve ce petit monde, en vraie victime, en belle bimbo, en hôtesse larguée. Le problème est que ce trio est rarement rassemblé, ce qui empêche le spectateur de s'y attacher. Il faut quelques jolies répliques, des petits moments absurdes pour nous dérider. Sans la zique, les acteurs et la belle image, le film se prendrait le premier sapin en sortie de piste.
Ca reste superficiel. Comme dans un night club : on s'y sent bien, au chaud, entre alcool et musique, loin du froid extérieur, jamais vraiment seuls. Mais il ne se passe rien dans un night club. La fin de la nuit devient fumeuse. La fin du film est toute aussi nébuleuse. Une soirée télé aurait peut être été préférable.
vincy
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