Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Paramount Classics  



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The Machinist


USA / 2004

19.01.05
 



LE LOCATAIRE ET SES REPULSIONS





« Tu devrais aller dormir, Trevor. »

Polanski avait élevé le questionnement sur la santé mentale de son personnage principal au rang de quasi-genre cinématographique (Répulsion, Rosemary’s Baby, Le Locataire…). Brad Anderson rend hommage aux grands maîtres du thriller américain à travers ce récit particulièrement ténébreux. Malheureusement, ses diverses références semblent, sur l’écran, ressortir sous forme de clichés. La monochromie pâle de la photographie et la mise en scène claustrophobe immergent le spectateur de The Machinist dans l’atmosphère assez convenue de ce type de films. L’ambiance générale surnage, en effet, dans une sorte de premier degré visuel, une noirceur frontale que l’histoire racontée ne fait que paraphraser. Reste l’inévitable efficacité de ce procédé, lorsqu’il est imposé aussi systématiquement, qui à le mérite de faire comprendre où il veut en venir. Une certaine inquiétude peut donc s’installer, qui repose principalement sur la méfiance envers l’image et l’éventuelle violence qu’elle pourra figurer. Menace qui n’est jamais vraiment mise à exécution, l’horreur restant superficielle.
La mise en scène et le découpage, obstinément transparents et fluides, ont du mal à développer le malaise lynchien qu’ils ambitionnent. Une certaine imagination et une profondeur font défaut à ces plans qui engendrent un glauque frontal plutôt qu’un quelconque mystère. Lynch est donc assez maladroitement évoqué, malgré le passage par le train fantôme qui rappelle sa vision théorique du cinéma. Le seul véritable malaise se produit à la vision de Christian Bale, torse nu, et dont la maigreur maladive est méticuleusement enregistrée comme par un médecin légiste.
Le jeu très dense, presque agaçant, de Bale demande un petit temps d’adaptation. Le spectateur de The Machinist ne se retrouve pas d’emblée immergé dans le récit. Cependant, une fois lancé, le film réserve d’honnêtes moments de suspense, notamment à l’usine. L’admiration pour le cinéma de Hitchcock se fait alors sentir, à travers la construction classique et relativement tendue des séquences. Dommage que le scénario, beaucoup trop stéréotypé, ne justifie jamais vraiment une implication suffisante du spectateur. Construit selon la même logique que, entre autres, Fenêtre secrète, de David Koepp, le film reconduit un schéma déjà bien connu. D’autre part, l’empathie avec le personnage principal souffre du caractère rebutant de celui-ci mais surtout, pour des raisons de sauvegarde du suspense, de l’évident escamotage d’informations. Alors même que pour s’identifier, il faut en savoir au moins autant que le héros.
Même si le portrait de ce personnage troublé semble cliniquement assez juste, représentation schizophrénique/paranoïaque d’inspiration tant cinématographique que médicale, les attitudes des personnages secondaires n’échappent pas à un certain nombre de clichés. Le sous-chef irascible, la prostituée maternelle, les collègues bourrus ne sont pas crédibles à vouloir être trop vraisemblables. Contrairement à Polanski, Brad Anderson et son scénariste, Scott Kosar, préfèrent donner des réponses à toutes les questions qu’il posent. Cela atténue hélas grandement le mystère et l’impacte que The Machinist aurait pu avoir.
 
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