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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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IMAX : Fantasia 2000 (Fantasia 2000)
USA / 2000
01.01.00
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TEL LE PHOENIX...
Fantasia, fut longtemps considérée par beaucoup comme un chef d'oeuvre d'animation visionnaire. Soixante ans plus tard, Disney sort une nouvelle mouture, il est évident que le contexte de l'industrie du cartoon n'est plus la même.
Evidemment toutes les dernières techniques d'animation assistées par ordinateur ou non sont présentes au travers de Fantasia 2000, qui se révèle même être un véritable catalogue du savoir faire maison.
Pourtant à l'heure où beaucoup ont repoussé les limites de l'animation dans de nombreuses directions, de South Park aux Simpsons, de Akira à Aardman, on ne peut s'empêcher d'éprouver un sentiment d'académisme un poil désuet à la vision des différents chapitres du nouveau Disney. Au delà de l'image de synthèse, on cherchera désespérément une note futuriste au travers des divers sketchs, comme si la musique classique impliquait de se cantonner dans une imagerie naturaliste ou en tout cas contemporaine à l'oeuvre illustrée.
Même le traitement de la vie moderne sur le morceau de Gershwin (Rhapsody in blue) parait quelquepeu classique et ne traduit pas notre monde tel que nous le connaissons actuellement, mais plus l'environnement du compositeur. Le style graphique de cet épisode nous renvoie à la stylisation du dessin introduite dans le cartoon au début des années 50 (et fait référence aux Aristochats). Bref, pas techno pour un sous chez Disney.
Si Fantasia 2000 a été monté sous l'impulsion de Roy Disney (neveu de Walt et gardien du temple) qui en a assuré également la supervision, les artistes qui ont planché sur leur table à dessin sont eux issus de la nouvelle génération des animateurs. Contrairement à la plupart des long métrages Disney, scrupuleusement étudiés pour satisfaire l'attente du publique familial universel, le projet Fantasia est censé avoir une démarche en premier lieu créative. Il semblerait hélas que les jeunes créatifs Disney n'aient pas pu se libérer de la tradition maison et nous ne nous livre au final qu'une oeuvre de commande de plus. Car l'image de marque de Disney, c'est avant tout le classicisme.
Tout ceci peut sembler au bout du compte quelquepeu négatif. Il ne faut pas occulter pour autant le divertissement des histoires, la maitrise technique des artistes, la puissance de certaines images (et leur harmonie avec la musique choisie), la beauté évidente de la plupart des dessins.
Le final de Fantasia 2000, L'oiseau de feu (avec Car Jones à la direction artistique et les frères Brizzi, des frenchies, comme quoi là est peut être le secret?...) rassemblera peut être l'ensemble des publics. Sa poésie lyrique (miroir américain à Princesse Mononoke) émerveillera les foules et les afficionados apprécieront véritablement la performance plastique et animée de l'image.
Les artistes font ici une démonstration d'une audace graphique plus qu'appéciable qui se rapproche plus des esquisses d'études effectuées couramment lors de la pré production d'un cartoon Disney que de la standardisation de son résultat final.
En conclusion, avec Fantasia 2000, Disney marque de son sceau le passage à la nouvelle ère de l'image, symbolisée par le changement de millénaire. Oui, Disney est bien la référence traditionnelle de l'animation, mais non la société ne semble pas décidée à trop s'aventurer sur les plate bandes des agitateurs qui se remuent dans tous les coins, que ce soit à la télé, au cinéma ou même sur le web.
Autosatisfaite? Prisonnière de ses propres limites stylistiques? L'école de l'oncle Walt semble en tout cas avoir du mal à s'affranchir de son histoire, même lorsqu'elle se figure pouvoir improviser en toute liberté. petsss
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