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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le boulet
France / 2002
10.04.02
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BOULET BOULET RATATAM
Loi des séries ? Après Le Raid de Djamel Bensalah, Le Boulet, comédie française ambitieuse, déçoit. Dès la fin d'un générique stylisé et plutôt séduisant, le film s'enfonce très vite dans un humour au ras des pâquerettes.
Le film d'Alain Berbérian et Frédéric Forestier compile toutes les recettes de la comédie populaire "à la française" (un genre en soi) : prenez un duo antinomique à la Francis Veber (La chèvre), le dépaysement du cinéma d'aventures ( on pense à La vengeance du Serpent à plumes avec Coluche, c'est dire la référence!). Ajoutez un zeste de poursuite à la Taxi et un épilogue qui n'est pas sans rappeler les fameux Yamakasi., pour plaire aux plus jeunes. Et vous obtenez un film à recette, mais sans magie.
Car, la sauce ne prend pas, et ce, malgré tous les moyens mis en oeuvre.
La faute à un humour franchement lourd et une vision douteuse des étrangers (décidément malmenés ces temps çi après Le Raid) : Rossy De Palma est affublée du surnom « Conchita » par José Garcia, le mot bamboula est prononcé une fois toutes les trente secondes et les berbères sont présentés comme des incultes avides d'argent. Racisme involontaire? En tout cas, triste image du Mali et du Maroc. A côté, Taxi est une promenade avec un Laurent Guerra tout juste beauf. Car si l'équipe technique et artistique apparaît fort sympathique et chargée de bonnes intentions (élaborer un divertissement tous publics), le système qui consiste à utiliser des clichés éculés demeure fortement condamnable.
Sans omettre l'absence totale d'enjeu qui retire tout intérêt à l'histoire : au bout d'une demi-heure, le spectateur sait où est situé le fameux billet de loto tant convoité ...
Quel intérêt dès lors à nous balader dans des paysages exotiques ?
Heureusement, le phénomène Benoît Poelvoorde et ses acolytes sauvent in-extremis ce Boulet de la catastrophe. Phrasé inimitable, grimaces, sens du rythme : l'acteur des Convoyeurs attendent rend sa connerie presque poétique et apporte un peu d'air frais dans ce parcours balisé. Soulignons une fois de plus l'immense talent de cet acteur définitivement hors-norme. Le tandem que l'acteur belge forme avec Gérard Lanvin fonctionne bien, dans la grande tradition des duos comiques (Brel/Ventura, Richard/Depardieu, Clavier/Réno, Clavier/Depardieu...). Et José Garcia, secondé par un garde qu'on dirait tout droit sorti d’un James Bond, s'amuse comme un fou dans le rôle du petit roquet énervé.
Certes, certaines scènes sont très réussies (la poursuite en voiture avec chute d'une grande roue à la clé, réellement impressionnante, restera dans les annales des nanars franchouillards), mais dans l'ensemble le spectateur s'ennuie dans un univers de gags plus ou moins prévisibles dont on ne sort que grâce au jeu des acteurs (sans qui le film ne n'existerait pas). hervé
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