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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The SpongeBob SquarePants Movie (Bob l'éponge, le film)
USA / 2004
09.02.05
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ALERTE A BIKINI BEACH
"- Arrête de faire les poulpe mouillé."
Impertinent, immature, déjanté, décalé, et pas très au fait côté mode en sous-vêtement masculin, Bob L'Eponge serait en plus gay! A son âge! Allons, allons, avez vous déjà vu une éponge homo aussi mal fringuée? Le film en rajoute une louche : il en est encore aux copains, et pas aux filles. Il n'a pas l'âge des bars à machos en moto, mais plutôt celui des milk shakes. Glouton barjo, le voilà star de cinoche.
Si à la télé, Bob cible les gosses en mal de crados et de Razmokets, au ciné, L'Eponge est là pour gratter et poiler les adultes. C'est tout le souci. Il n'y aura que des trentenaires pour se marrer devant les super pouvoirs d'un David Hasselhoff (qui ça?), Big Jim en slip rouge (pas mieux que le kangourou blanc) d'Alerte à Malibu (et sans sirènes siliconées). La plupart des références visent en effet les grands plus que les petits. L'accueil des gamins fut glacial. Et ça manque trop de scotch brit pour nous dilater la rate comme il faut.
Il n'empêche que la folie hallucinatoire fonctionne bien quand il va jusqu'au bout : numéros musicaux, bêtise crasse, détournement du suspens par de l'absurde... Si le scénario avait été un tout petit peu plus original, le bonheur aurait été plus intégral.
Le moment est agréable et les gags se succèdent jusqu'à la situation dingue de la rencontre entre une Eponge vivante et un scaphandrier. On rejoint un peu la parabole de Nemo, où le voyage se veut initiatique et la leçon sera bien apprise. S'il y a un temps pour grandir, il faut malgré tout passer quelques épreuves pour mûrir. Soit. Le monde de Bob est évidemment moins idyllique qu'à prime abord : un Roi maboule (et chauve) n'écoutant pas la voix de la raison (sa fille à lunettes), un patron préférant le plus âgé au plus méritant, une ville de fast food et des citoyens prêts à être lobotomisés par le marketing et les produits dérivés... Ne parlons pas des contrées extérieures à Bikini Beach : un monde infeste et dangereux. Une Amérique heureuse et recluse, immense banlieue colorée, voilà pour le paysage. C'est dans cette régression que nous sommes censés plongés. Mais il y a ce décalage manifeste entre Bob et Bob, télé et ciné, comme si son auteur avait envie d'élargir son public en élargissant d'écran, comme s'il dépassait sa propre frustration à devoir faire un film pour les gosses, alors qu'il voulait sans doute en faire un pour lui-même. Dès le pré-générique avec ce film de pirates ("- Quel beau butin : des entrées pour Bob L'Eponge!"), nous sommes invités à un spectacle qui mélangera les genres. Ce Gang de spongieux n'est peut être pas appeler à devenir des étoiles de mer, mais le film restera comme l'un des plus imaginatifs quant aux délires qu'un personnage de cartoon aura inspiré pour le 7ème Art. vincy
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