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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Je préfère qu'on reste amis...
France / 2004
23.02.05
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RETOURS DE FLAMMES
"- Combien d'aventures, à deux trois près ?
- A deux trois près ?… Une."
Aucun risque : le sujet est on ne peut plus à la mode, à la ville comme à l'écran. Eric Toledano et Olivier Nakache nous proposent un énième round de ce combat qui oppose inlassablement mariage et célibat tardif. Pas d'affolement : dans la catégorie "apologie du célibat désespéré" Je préfère qu'on reste amis… dépasse tout de même le niveau d'un real TV show, charisme de Depardieu et zèle de Rouve obligent ! Amusant, charmants, prenants autant que faire se peut, les deux comédiens portent l'intégralité du film sur leurs épaules. Hélas, le manque d'inédits ne tarde pas à les rattraper. Annie Girardot, quant à elle, viendra un temps à la rescousse jusqu'à ce que le scénario confine définitivement son personnage au rang des individus accessoires pour anecdotes. Quelque peu maladroit.
Très vite, Je préfère qu'on reste amis… relève de la comédie de routine, usant à profusion de contre-pieds, variations sur un même thème et autres procédés binaires. Question : fallait-il absolument faire de cette chronique une comédie ? Forcer le rire coûte de coûte, en multipliant les décors incongrus plutôt que de travailler davantage les personnages ? Nos deux amis sont pathologiquement mal dans leur peau. Au final, leur seule cause désespérée suffit à piloter l'histoire. Quoi de plus pathétique ! Un sentiment d'autant plus prépondérant que nombre de thèmes porteurs fourmillent ici sans jamais décoller. Eric Toledano et Olivier Nakache abordent trop timidement, pour ne pas dire superficiellement, les fondations même de leur histoire : les réels tourments qui font courir chaque protagoniste ; leur solitude, leur amertume, maux, rancœurs et craintes respectives. Efficacité comique et malheureuses réalités ne sont pourtant pas incompatibles. Les deux co-auteurs/réalisateurs ont choisi d'en faire l'impasse. Même le sens de la dérision n'y est pas. Un tort qui, par la force des choses, dessert le film. Conséquences : on nage en pleine artificialité, des protagonistes, tous âges et sexes confondus, aux situations. Situations d'abord piquantes puis très vite déconcertantes, tant celles-ci sont immanquablement clonées les unes sur les autres. Speed-datings loufoques, coachings fantaisistes, rencontres forcées, calibrées à coup de statistiques nationales, agence matrimoniale et foire aux célibataires abracadabrantes : tout y passe. Et ce sera à n'en plus finir jusqu'à relayer en arrière plan cette belle histoire d'amitié masculine, pourtant si présente dans les intentions initiales de Toledano et Nakache. Quel dommage ! Reste leur talent de dialoguistes et leur art de mettre en scène, étonnement riche, inspiré, dynamique et surtout prometteur. Artistiquement parlant, Eric Toledano et Olivier Nakache ont à nouveau marqué des points. On attend la suite.
sabrina
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