Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Rois et reine


France / 2004

22.12.04
 



LE FOU DE LA REINE





"- Mon père m’a appris qu’être aimé, c’est n’avoir pas à demander."

Qui est Nora ? Une jeune femme hantée par le suicide de son premier amour ? Une " mère courage " qui, à un âge où l’on ne pense qu’à jouir de la vie, a dû élever toute seule un enfant ? Une manipulatrice qui joue de son image de victime ? Ou pire une meurtrière ? Emmanuelle Devos impavide ne lâche aucun de ses secrets. Mais encore. Comment interpréter le portrait sans pitié que brosse son père d’elle dans une lettre. Sénilité de vieillard ou lucidité féroce ? Mais reprenons dès le début. Nora veille son père à l’agonie en proie à un profond désarroi, à une solitude douloureuse. Tout l’oppose à la fureur de vivre d’Ismaël, un être solaire interprété avec jubilation par Mathieu Amalric. Criblé de dettes, il vit reclus dans son appartement, une corde suspendue dans son salon au cas où É Interné dans un hôpital psychiatrique à la demande d’un mystérieux tiers, ce doux dingue, philosophe à ses heures, assène à Catherine Deneuve qui campe une psychiatre tombée sous le charme, que les femmes n’ont pas d’âme. Son humour irrésistible, sa pitrerie désarmante, sa folie joyeuse suscite l’empathie de ceux qui le croisent.
Découpé en chapitres, Rois et reine bascule, sans accroc, de l’univers glacé de Nora à celui cocasse d’Ismaël, alternant noirceur et lumière, désespoir et humour, le drame et la farce. La brochette de personnages hauts en couleurs qui les entourent, les rebondissements, les dialogues décalés insufflent un rythme soutenu à cette histoire romanesque qui superpose deux intrigues, presque deux films. Sur le mode tragi-comique, Desplechin questionne l’identité, la filiation, la transmission, la trahison. Des thèmes qu’il décortique avec une grande perspicacité bien qu’il se laisse parfois dépasser par son propos. Comme dans Comment je me suis disputéeÉ (ma vie sexuelle), il n’échappe pas totalement aux dialogues verbeux, aux propos raisonneurs et aux agaçants monologues qui engendrent quelques longueurs sur un film ambitieux de 2h30.
Davantage problématique est la retenue qu’il impose à son héroïne féminine. Privée d’émotions, elle se transforme en reine désincarnée, ce qui affaiblit singulièrement la tension dramatique et crée un déséquilibre dans le chassé-croisé des deux personnages principaux. On rit beaucoup, on ne pleure jamais.
Dans ce duo, force est de constater qu’Emmanuelle Devos finit par jouer en mode mineur.
 
aurélia

 
 
 
 

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