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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Italian Job (Braquage à l'italienne)
USA / 2003
17.09.03
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LES MINIS FONT LE MAXIMUM
"- Je fais confiance aux gens. Pas aux démons qui les habitent."
Hollywood, ne sachant plus quoi imaginer pour séduire un public de plus en plus imprévu, se rassure avec des recettes saveur ancienne. Après le remake de Soderbergh des Hommes de Las Vegas en Ocean’s 11 (et le triomphe au tiroir caisse), les studios n’en finissent pas de nous servir des remakes, l’Europe comme décor chic et surtout des films de casse. Braquage à l’Italienne a la particularité (et donc la non originalité) de réunir les trois critères. Un thriller à l’Américaine entre les destinations touristiques et très "Wallpaper" que sont Venise (encore), Philadephie (la snob) et Los Angeles (version Speed, avec un métro enfin en fonctionnement).
Après un long casse évidemment impossible et une énième poursuite dans le dédale cinégénique des canaux de ces marchands de Venise, le film nous transporte vers un autre hold-up tout aussi impossible, et complètement improbable. Entre ces deux exploits (rappelons-le illégaux), le film a le temps de nous dépeindre l’équipe de bras cassés aptes pour braquer. Nous voilà avec une bande de monomaniaques dont les seules ambitions matérielles sont d’acheter LE bidule qui mettra à poil la fille de leurs rêves, a priori siliconées. Le bidule est souvent un objet très technologique, une chaîne hi fi ou une voiture de sport. L'imaginaire n’est pas leur fort. Nous sommes là dans l’analyse freudienne du motif à frimer. Et des objets fétichistes qui l’accompagnent. Généralement ces objets valent bonbon, et sont d’un esthétisme flagrant, à l'image de ces paysages magnifiques, de ces effets pour fluidifier les transitions, ou encore des décors pour jeunes fortunés en stock options du Nasdaq. Même la musique a de la classe.
Si vous cessez votre lecture ici, vous manquerez cependant le principal, soit la règle des trois surprises. Sans casser des briques, l’aspect psychologique n’est pour une fois pas ignoré dans ce genre de productions. Si le réalisateur aime les plans larges, les vues de groupes, c’est aussi pour nous présenter la toile des relations entre tous les personnages. Le groupe nous passionne davantage que l’individu, même si celui-ci aura la part belle vers la fin. C'est la seconde surprise, les deux vedettes. Si la déception est flagrante dans notre adoration pour Edward Norton, qui fait déjà du Norton en mode binaire, nous sommes heureux de voir Wahlberg en leader modeste et peu envahissant. Au milieu de ce bon casting, il n’en fait pas trop, et reste sur la bonne note du début à la fin.
Évidemment, on succombe davantage à la beauté de Charlize Théron, qui ferait une bien plus jolie Drôle de Dame que Cameron Diaz. Son personnage de fille honnête mais revancharde, de bombe sexuelle mais sage, de conductrice de course mais orpheline, en fait l’étoile de ce groupe. C’est d’ailleurs elle qui introduit le troisième cadeau, l’irrésistible star du film. Dans la version originale, les Mini, modèle insolite de Rover, volaient déjà une partie des scènes. La nouvelle version désormais construite par BMW nous scotche par ses performances (interdites au code de la route) et se transforme en comédienne, machine prolongeant les acteurs. La poursuite en voiture dans Los Angeles est impressionnante. Il est réjouissant de voir qu’avec trois petites bagnoles, on obtient un maximum de sensations. Autant les personnages n’ont pas d'imagination dans leurs rêves, autant les scénaristes se sont amusés à défier la leur. Le cinéaste est très à l’aise dans ces séquences, qui vaut la surenchère d’effets numériques des productions actuelles type Charlie’s Angels ou Terminator 3. Pour deux morts seulement au compteur, une galerie de belles gueules traitées équitablement et aucune seconde d’ennui, nous sommes heureux de sortir divertis, sans esbroufe. La mécanique est bien construite. L’emballage est plus que séduisant. Ça a le charme du chic qu’on sait toc. C'est un peu comme une belle voiture italienne, ou une de ces marques mode de lunettes de soleil. C'est futile, superficiel, sans profondeur réelle, mais ça en jette, le design est élégant et la qualité ne déçoit jamais. Pas besoin de frauder pour le voir. Restons dans les clous. Avec nonchalance. vincy
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