Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Bridget Jones's Diary (Le journal de Bridget Jones)


USA / 2001

10.10.01
 



THAT’s 80s SHOW





"- Nombre de fois où j'ai vérifié si le téléphone marchait : 144."

Ceci est un avertissement : si vous avez la trentaine, autrement dit que vous avez eu une adolescence bercée par Chaka Kahn, Blondie et les slows de Scorpion, que vous êtes de sexe féminin, qu’aujourd’hui votre série favorite est Ally McBeal, et que vous vous morphondez dans des questions existentialo-romantiques sur l’Homme de votre vie à choisir (ou au contraire le célibat comme solution), alors ce film est pour vous .
Pour les autres, ça risque d’être plus difficile à supporter.
Car le Journal intime de Bridget Jones est parfois inspiré (la bagarre entre les deux coqs), souvent anecdotique (les commentaires off), et se complait dans les clichés. Cela va du ténébreux avocat amoureux qui rêve d’une autre vie à la séquence finale sous un Londres enneigé (c’est aussi rare que la mousson à New York). En fait l’adaptation trahit énormément l’esprit même du journal intime. La réalisation ne fouille pas assez la forme, et s’attache trop à la comédie ou aux scènes romantiques. Il ne suffit pas de coller des hits pops (All by myself, Respect, I’m every woman) ni de plaquer une voix off pour illustrer ce que ressent le personnage principal.
Cette mise en scène plate dessert énormément l’impression générale que peut laisser ce film, pas désagréable.
Outre que le scénario est doté d’un sérieux sens de l’humour, sous toutes ses formes, du graveleux au subtil, il faut reconnaître que Renee Zellweger et Hugh Grant sauvent le film. Jusqu’à présent les comédies britanniques reposaient essentiellement sur le comique de seconds-rôles. Y compris dans l’excellent Notting Hill (plus américain que britannique dans le style). En fait, Bridget Jones est excitant dès lors qu’il arrête d’humilier son personnage principal et qu’il la sublime dans des séquences sucrées-salées. Etrangement d’ailleurs les seconds-rôle, trop caricaturaux, sont inexistants. D’abord notons que Colin Firth est relativement fade, mais respecte son personnage jusqu’au bout, sans lui laisser la moindre chance de s’échapper de son costume trop traditionnel. C’est bien grâce à lui que Zellweger et Grant enflamment chacun de leur plan.
Hugh Grant continue d’explorer sa facette romanesque et gaguesque qui a fait son succès depuis 4 Mariages et un enterrement. Mais, à l’hilarité et à sa beauté, il ajoute des éclats d’antipathie, des moments de lâchetés, des envies de gravité. Hugh Grant peut être à la fois charmeur, bagarreur et détestable dans la même scène. Il a rarement été aussi bon.
Mais Bridget Jones existe et brille grâce à l’actrice Renee Zellweger. Elle est la névrosée Bridget, du début à la fin. Elle incarne à la perfection le surpoids et la détermination à perdre sa cellulite, la maladresse et le ridicule qui ne tue pas, les dîners entre amis ou la solitude la plus complète. Elle porte le film et communique son plaisir à interpréter cette femme qui recherche désespérément le Prince charmant, ne tient pas l’alcool et a mauvais goût pour les sous-vêtements. Cette " girl next door " confirme tout le talent qu’on lui prêtait depuis Jerry Maguire jusqu’à Nurse Betty, l’an dernier.
Si on peut reprocher que le script ne fait pas assez vibrer la fibre sentimentale, on peut au moins se réjouir de passer de bons moments, et dans notre grande naïveté, de croire que le grand amour peut être éternel et à sa portée.
 
vincy

 
 
 
 

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