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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Crustacés et Coquillages
France / 2004
30.03.05
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LES LOIS DE L'ATTRACTION
"- Dis-lui toi que j'suis hétéro ! Il veut pas me croire !
- Ca, ça reste à prouver ! Vu la famille, j'ai des doutes !"
Un tour de french beauty où il fait bon s'adonner à tous les plaisirs. Que d'amour et de choses tendres dans cette comédie familiale, intelligemment placée sous le signe du sexe et de la quête identitaire, chaleur et trêves estivales conditionnant. Drôle, appétissant, savoureux, à l'image de son titre, Crustacés et coquillages nous entraîne aux fins fonds du genre humain. Humain, dans tous les sens du terme. Les comédiens y sont bien sûr pour beaucoup. Avec Valeria Bruni-Tedeschi et Gilbert Melki en chefs d'orchestre, généreux et énergiques à souhait, il ne pouvait en être autrement. Coming out, coming in… Familles, couples, âmes solitaires, hétéros, gays, bis et vice-versa : mode d'emploi. Qui est qui ? Jusqu'où et comment ? Jouant de secrets et quiproquos, l'histoire entremêle subtilement les pistes pour ensuite mieux faire éclater toute la sincérité ses personnages et, naturellement, les révéler à eux même. Une fois n'est pas coutume, sexe et comédie font ici bon ménage. Place à la liberté d'expression : les répliques fusent, les situations se retournent, les protagonistes vont, viennent, s'emportent, rebondissent et se libèrent ; le tout dans une ambiance à la fois spirituelle, vaporeuse et bonne enfant. On adore ! Le film n'est pourtant pas exempt de quelques clichés et autres maladresses. Crustacés et coquillages passe en sous-régime avec deux trois rendez-vous nocturnes clandestins gays ; sans parler de ces deux séquences musicales fidèles à l'esprit Ducastel mais qui, ici, nous semblent davantage échouées de nulle part que véritablement productives. Pas de quoi casser l'impulsion ; juste un temps de repos qui, foncièrement, ne nous semblait pas nécessaire, l'aventure étant en elle-même fort sucré salé. A personnages excessifs, relations passionnées. Mais il ne faudrait pas s'y tromper : Crustacés et coquillages se joue astucieusement de ses personnages fantasmant et situations de crise. L'élan est constant. La mise en scène d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau ne faillit pas à la tâche. Après leur gay Drôle de Félix et Ma vraie vie à Rouen sur l'avant coming out, les deux auteurs-réalisateurs tirent le sujet vers le haut, nous offrant ici une comédie de moeurs aussi mordante que douce et sensuelle. A savourer voluptueusement. Sabrina
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