Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Ring 2 (Le cercle 2 - The Ring Two)


USA / 2005

30.03.05
 



LE SUPERFLU – THE SUPERFLUOUS





La vocation manifeste de Le Cercle - The Ring 2 est d’effrayer les foules, de scotcher les dos aux fauteuils de velours, tels les doigts adolescents aux poignées de pop corn (techniciens du cinéma peu évoqués). Pour cela, Nakata le petit prophète de l’horreur pondérée et mouillée convoque sa psychanalyse de comptoir habituelle, déploie ses concepts psychotiques pré-mâchés, qui, érigés au rang d’obsession auteuriste n’en gagnent pas pour autant les galons de profondeur hitchcockienne envisagés.
Là où Gore Verbinski (réalisateur du premier remake) croisait les intrigues à tiroirs baroques et les références, Nakata simplifie, minimalise comme il sait le faire, les thèmes et le récit. Il installe la relation mère fils sur un plan extérieurement sain et met en scène parallèlement les manifestations surnaturelles (métaphoriques ou performatives de la mère étouffante jusqu’à perversion). Comme unique lien entre ces deux schémas, Nakata laisse le soin à la mythologie aquatique de faire tout le boulot. Moquettes imbibées, papiers peints suintants, fontaines funestes, mers déchaînées, baignoires d’eau noire et puits vaseux canalisent, remplissent à eux seuls tous les rôles symboliques du film. Sur la piscine intra-utérine, la claustrophobie, la mère protectrice et les phobies de l’eau, les psys sont aussi intarissables que le fameux puit et sa vue sur cercle.
La métaphore de la folie maternelle (ou de la paranoïa enfantine) va jusqu’à la pulsion meurtrière. La disparition du petit fantôme qui est à l’intérieur du malheureux Aidan passe par l’ultime épreuve de la noyade. S’en suivront accusations de mère tueuse et diagnostiques de syndromes en hôpital. Le pauvre Hideo exhibe ses phobies aquatiques et expose, de film en film, les dilemmes qu’il a vis à vis de sa maman (Dark Water raconte à très peu de choses près la même histoire), au point que le spectateur ennuyé voudrait lui conseiller un bon docteur.
A travers cette sobriété thématique, le réalisateur tente un rapprochement, une intégration de son cinéma fixe et épuré, spectral, dans un film d’ado occidental ordinaire. Nakata, l’ornithorynque nippon, s’essaye à l’hybridation la plus casse-gueule qui soit. Au final, il perd le charme de ses films japonais et ne trouve pas celui qu’atteignent certaines productions hollywoodiennes. La pop plastifiée, le karaoké visuel, le samplage hypnotique et gratuit dans lequel excellait absolument Gore Verbinski, dans le premier épisode, perd toute son attraction teenager et son mauvais goût réjouissant. D’autre part, à vouloir utiliser tous les moyens financiers et techniques que les studio mettent à sa disposition, il s’essaye à des fantaisies de mise en scène qui ne lui réussissent pas vraiment. Les travellings à répétition et les effets spéciaux pompeux sont trop nombreux. Dans ce film, au fond, rien ne sonne vraiment juste.
Heureusement, de courts moments sauvent le film de l’hydrocution totale. Nakata préfère les ambiances malsaines et les atmosphères troubles au réel suspense. Lorsqu’il s’y essaye, cependant, le film gagne fortement en efficacité. La dernière scène, notamment, qui oppose Rachel à la petite fille, introduit enfin une vraie représentation du danger. Les références visuelles à L’Exorciste, le découpage sec de la poursuite font naître un espoir sur la future carrière américaine du faiseur japonais. Le Cercle – The Ring 2 est à prendre comme un coup d’essai. Souhaitons donc à Nakata une bonne conversion et de meilleurs scénarios.
 
Axel

 
 
 
 

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