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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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C'est la vie
France / 2001
07.11.01
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DOULOUREUSE AGONIE
"- Ce n'est pas un film sur la mort, mais sur cette tranche de vie qui est la fin de la vie." (Jean-Pierre Améris)
Curieusement, C'est la vie n'est globalement pas un film triste. C'est même un film plutôt lumineux (sous le doux soleil provençal) et gai. C'est sûrement parce que le réalisateur a tout d'abord souhaité en faire un film optimiste et qu'il s'est davantage attaché à ces personnages qui cherchent à rendre la fin des vies plus belle, qu'à ces morts annoncées. Cela se voit dans le traitement du sujet et dans la mise en scène : les dialogues sont résolument positifs et gais (il y a moult plaisanteries et éclats de rire) et les personnages sont quasiment tous empreints d'un sourire extraordinairement radieux. C'est même ce qui surprend dans les premières images alors qu'on s'attend plutôt à un environnement pesant. Que nenni ! Jean-Pierre Améris a su éviter le filmage du mouroir larmoyant. Du moins au début…
Bien sûr, le réalisateur n'a pas pris le parti de nous montrer une abstraction de la mort à Disneyland en la remplaçant par une sagesse et un bonheur omniprésents et poussifs. Il filme même des moments extrêmement douloureux comme l'agonie d'une jeune fille dans un râle essoufflé ou encore la disparition du jeune amateur de cinéma. Mais le film reste extrêmement subtil et respectueux de ce sujet difficile.
La fin de C'est la vie est d'autant plus rageante : le réalisateur tombe dans le piège qu'il avait jusque là soigneusement évité : le pathos ! En filmant les derniers moments de Dimitri, il n'évite aucun des clichés autour des amours brisées par la mort et pulvérise ainsi toute la subtilité et la pudeur jusque là observées.
Restent les acteurs qui sont tous épatants : Sandrine Bonnaire et Jacques Dutronc, bien sûr, mais aussi, et surtout, Emmanuelle Riva (Hiroshima mon amour) qui illumine le film d'une grâce et d'un humour incroyables.
Et puis, comme le dit Jacques Dutronc, ce n'est pas facile d' "inviter des gens à venir vous voir crever" ! laurence
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