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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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My Summer of Love
Royaume Uni / 2005
22.06.05
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JULIETTE ET JULIETTE
« On ne doit jamais se séparer. Vraiment, si tu me quittes, je te tuerai. »
Procédons par élimination. Dans My Summer of Love, pas de concessions. Pas d’arrangements. Le récit est brut, sec, à prendre ou à laisser. A bien voir les personnages, ces trois trajectoires sont clairement soumises à des lois écrites à l’avance. Moins un effet de mode qu’un rappel à la fatalité, l’introduction, en forme de flash-forward, préfigure d’ailleurs la petite tragédie qui attend Mona.
Comme l’indique le titre, son histoire d’amour ne passera pas l’été. Rien cependant ne l’empêchera de foncer, les yeux éperdus dans les étoiles, vers les tourments attendu du cœur adolescent. Tamsin, la mante joueuse, dirigeant de ses doigts experts les corps et âmes qui l’entourent, suit jusqu’au bout la logique de sa perversité d’enfant gâté. Quant à Phil et ses fous de religion, ils filent un mauvais coton, sur les rails de la rédemption. Là aussi, tous ces artifices et mystifications psychothérapeutiques ne tiendront pas face au galop de sa mauvaise nature d’ex voyou.
Pawlikowski ne cède à aucun petit arrangement avec le spectateur. Pas de clins d’œil. Ce radicalisme là est beau à voir, même dans sa pire noirceur. Ces personnages là, aucun deus ex machina ne viendra les sauver. Seuls leur resteront quelques beaux souvenirs. Aux spectateurs aussi. Avec discrétion et sans frime, le réalisateur polonais parvient à arracher une beauté furtive de ces paysages pauvres et franchement désolés. De cet arrière-pays minier, de ces rangées informes de pavillons rouges, les cadres lumineux de Pawlikowski restituent une délicate tristesse d’été. Malgré la relative noirceur de My Summer of Love, on n’en retient finalement que la douceur. Certes, le film n’est pas d’un fol espoir et ne laisse pas enthousiaste mais sa justesse et ses images d’amour candide persistent après la vision. Du coup, on aimerait y retourner et - magie du cinéma - c’est possible.
Il y a un décalage énorme entre les deux jeunes filles et le reste du monde. Lorsque Mona et Tamsin sont ensemble, le film danse. Pawlikowski démontre qu’il n’y a pas plus subversif qu’une vraie histoire d’amour. L’homosexualité d’ailleurs n’entre pas vraiment en compte. Ce qui choque, ce qui les isole du monde c’est la nature fusionnelle et la folie de leur relation. Ensemble, elles sont ivres (d’alcool et d’elles-mêmes) et libres. Pour toutes ces raisons et pour d’autres, pour la justesse de ses dialogues, pour ses comédiennes, My Summer of Love est un film a voir. axel
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