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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Shaun of the Dead
Royaume uni / 2004
27.07.05
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MISE EN BIERE
"Shaun ! - Yvonne ! - Comment va? - On survit..."
Avec « 28 jours plus tard », Danny Boyle ne nous avait pas vraiment convaincu que le zombie british portait haut l’œil énuclée. Avec « Shaun of the dead » on constate que le hooligan s'en affranchit bien mieux. Si Stephen Frears avait eu un enfant avec les Monty Python, il est fort à parier qu’il ne serait pas loin du résultat conçu par Pegg et Wright. Car si à n’en pas douter le film cite abondamment Romero (il manquerait plus que ça !), le côté comédie sociale qui l’amorce est une leçon de bifurcation de genre. Voire le geek Shaun, en quelque sorte déjà zombie sans avenir, déambuler dans la rue en un plan séquence mémorable sans s’apercevoir autour de lui que les gens ont changé (vraiment ?) et revenir chez lui sans même avoir réalisé qu’il était l’un des derniers mortels, appartient à ces rires rares et interrogatifs que le cinéma n’offre pas si souvent. Pegg nous invite ainsi dès le départ à être attentif, dans son Cinémascope en longue focale, aux seconds plans où, à l’inverse du film d’horreur traditionnel, le danger est là mais jamais en hors champs. Votre survie dépend juste de le remarquer et de le prendre au sérieux. Car « Shaun of the Dead » hésite volontairement entre le lendemain de cuite et le Delirium Tremens (ce qui condamnera un certain nombre de personnages principaux. Et vous par identification).
Sous son couvert d’initiation à la maturité, l’œuvre n’est pas tendre avec l’Angleterre de Blair mais respecte la tradition. Chez Romero, on frappe à coup de batte de base-ball. Ici on choisira celle de criket. Là s’arrête la différence. La citation est très subtile, car il faut être fan du genre pour soupçonner nos deux larrons d’avoir donné à la mère de Shaun le prénom de Barbara pour repérer la fameuse réplique de « La nuit des morts-vivants » : « Nous sommes venus te chercher Barbara ! ». Arf ! De même, la musique des Goblins composée pour « Zombie » se glisse sur le générique et réparaît lors de la fuite de Shaun et de ses acolytes hors du pub. On pourrait même aller voir ailleurs en comparant la chemise au départ immaculée de Shaun au Marcel qui se tâche progressivement de sang dans « Piège de Cristal ».
« Shaun of the Dead » annonce donc peut-être la petite œuvre à suivre d'une paire de jeunes rigolos certes talentueux, ou de petits génies qui nous donneront un jour à eux deux réunis un nouveau Gilliam
A force de s’inspirer des autres…
Jusqu’à mort s’en suit. Arnaud
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