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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Ma vie en l'air
France / 2005
07.09.05
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CLAPS POUR CAPS
"Ce n'est pas important ça, le bout de la route. Ce qui est important, c'est la route. Alors regarde la route !"
Une énième histoire de trentenaires en proie au doute, direz-vous. A juste titre, celle-ci fera exception, délicieusement sucrée-salée, faite d'allègres tranches de vie tendrement exploitées. Adorable duo Vincent Elbaz/Gilles Lelouche, alias Yann et Ludo, nos deux copains d'enfance errant de rêves juvéniles en coups de cœurs passionnés. La mise en scène de Rémi Bezançon les accompagnera énergiquement, millimétrant un parfait opéra sur l'homme moderne au creux de la vague. Le duo Vincent Elbaz/Marion Cotillard, n'en sera pas moins exquis. Un tandem bankable, ce n'est plus à démontrer. Mais qu'on se rassure : Ma vie en l'air ne se contente pas de miser sur deux des comédiens les plus sexys du cinéma français pour faire monter son histoire d'A, leur accordant de tangibles espaces de composition. De beaux portraits, de beaux sentiments, de la crise générationnelle à l'amour naissant, via la peur surmontée et cet indéniable besoin d'aller de l'avant. Le tout avec humour et authenticité mélangés.
Constance ? A notre grand dam, ci et là, le récit ne s'empêchera toutefois pas de dériver au plus saugrenus, vers un très certain (et pourtant évitable) surdosage en matière de sous-intrigues et répliques maladroitement indexées sur bon nombre de love stories populaires. Certains en sont une copie conforme. Un "accepterais-tu de ne pas m'épouser?", tout droit pioché dans Quatre mariages et un enterrement ou encore le fameux test de la portière illustré dans la première mise en scène de De Niro, Il était une fois le Bronx. Facile. On peine à croire que Yann se prenne pour Hugh Grant. Emblématique crise identitaire. Le film tournera longuement (maladroitement) autour de ce sacro-saint pilier du cinéma français qu'est la quête de racines familiales, pour une meilleure digestion des traumas de l'enfance. Un choix ici strictement gagesque, improbabilités des dits traumas et de leurs résolutions obligent. Etait-il franchement nécessaire de justifier la phobie aérienne de Yann par la mort de sa mère en couche lors d'un vol Papeete-Paris ? Pire encore : d'illustrer sa thérapie par un possible retour à Papeete ? Difficile de faire plus indigeste au tableau des fanfares freudiennes. Même l'autodérision n'y est pas. Bref, passons. Profitons plutôt de cette chaleureuse énergie que dégagent nos comédiens et, malgré quelques maladresses, d'un évident bouquet de dialogues et circonstances à croquer. Un temps soit peu de punch après Les poupées russes en cette bien terne saison. Sabrina
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