Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les chevaliers du ciel


France / 2005

09.11.05
 



L'APPEL D'AIR





"Prépare ton parachute !"

Du sensationnel, rien que du sensationnel. Tout est dit. Gérard Pires fait grimper ses bolides et signe la pub institutionnelle de l'année, avec ces chevaliers (et chevalières) qui en ont dans le pantalon pour nos vendre l'armée de l'air sur 92 minutes. Un Top Gun qui n'a de franchouillard que son scénario, définitivement oublié sur le macadam pour mieux faire voltiger nos pupilles. Du Pirès ; CQFD ? Bonne vitesse, altitude et saisissants paysages en prime. Après son pitoyable Double zéro, le réalisateur n'a pas lésiné sur les moyens. Quand un mirage 2000 devient outils à travellings, photographiant comme jamais et dans tous sens le ciel parisien, les hauteurs du Lubéron, le bleu méditerranéen jusqu'aux airs orientaux, on est tout disposé à embarquer. L'énergie des images suffira à nous porter. Avouons qu'on s'attendait à bien pire, après de longs mois de rabattage promo au petit écran. De quoi faire des Chevaliers le bonus d'une longue série de reportages et autres makings of téléchargeables et entrevoir un clone filmé de jeu vidéo. De l'action pure ? Sur ce point, on ne se sera pas trompé. Magimel et Cornillac faussement déguisés en super héros des airs ? Rectifications. D'abord parce que le film n'empruntera pas ce créneau. Ensuite et surtout parce que les deux comédiens nous convaincront sans mal, le premier notamment, fort de son personnage à contre emploi, à la fois sobre, sexy et à juste titre charismatique. Magimel déjouera une à une toutes les faces hollywoodiennes de son protagoniste. Clovis fera du Cornillac : rien d'étonnant, mais compte tenu du scénario, c'est déjà remarquable. Pseudos américanisés (Walk'n, Fahrenheit), machisme ambiant, pause strip-tease façon GI, pièges et manipulations sous hautes instances : nos deux mâles parviennent à assurer malgré un script grossièrement boosté au chewing-gum et à la testostérone. Aléas de ces milieux typiquement masculins, dira-t-on. Géraldine Pailhas et Alice Taglioni nous paraîtront bien fades à côté. Inévitable ? Ancrée dans l'actualité et contre toute attente, l'histoire se révèlera pourtant crédible. Une vraie mise en scène de genre, un évènement phare, une bonne dose de proximité : tel Frédéric Schoendoerffer qui en 2003 recomposait sur l'affaire du Rainbow Warrior (Agents Secrets), Gérard Pires s'exécute au chapitré des menaces terroristes post 11 septembre et celui des grandes magouilles politico-financières de l'aéronautique. Rien d'original mais plausible. Un bon produit gaulois, parfait pour l'export. Certes, le film ne présente aucune intrigue ; mais en attendait-on seulement une ? Définitivement tourné sur un public ado, Pirès offre à consommer sans réflexion, fidèle à ses habitudes. Au final, on ne serait d'ailleurs pas étonné qu'une suite soie donnée au concert. Au moins le réalisateur aura fait l'effort de nous envoûter avec du beau spectacle. Et pas le moindre effort. Attention, on ouvre grands les yeux !
 
Sabrina

 
 
 
 

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