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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le Monde de Narnia : chapitre 1 - le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique (The Chronicles of Narnia: The Lion, The Witch and The Wardrobe)
USA / 2005
21.12.2005
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PLACARD DORE
« Que faisiez-vous dans l’armoire ?
- Si on vous le disait, vous ne nous croiriez pas… »
Comme le veut la tradition, les noëls se suivent et semblent devoir se ressembler, même au ciné. Harnaché de sa panoplie numérique, Hollywood n’aura définitivement de cesse désormais de nous balader, sans grande inspiration, à travers un imaginaire plus retouché que proprement réinventé. En transit entre une escale à l’université de Poudlard où la routine plane et un circuit tout aussi balisé à Skull Island, Disney aura cru bon d’ajouter une destination exotique au programme de fin d’année des colonies familiales de spectateurs, sans plus parvenir à créer véritablement le dépaysement espéré. Il faut dire que la démarche de l’adaptation des Chroniques de Narnia, bien qu’inédite sur le grand écran, n’a de toute évidence rien d’un choix aventureux mais découle d’une pragmatique étude de marché portant sur les derniers succès en date réalisés sur cette période. La fresque fantastico enfantine mélange en effet les ingrédients basiques du Seigneur des anneaux à ceux de Harry Potter. L’œuvre providentielle pour rameuter du monde penseront certains … sans avoir à réussir un film ne manqueront pas de souligner d’autres, dont nous sommes. Car il n’y a pas de salut, ni même de miracles, au pays merveilleux des contes et légendes dés lors que le talent n’a pas été convoqué. Bien que contemporains, C.S. Lewis n’est pas J. R.R. Tolkien, son univers, vaste fourre tout mythologique compilant la Grèce antique, le Roi Lion, sa ménagerie et les Chevaliers de la Table Ronde… n’a pas l’attrait immaculé des Terres du Milieu. De même Andrew Adamson, gagman parodique ayant connu son heure de gloire chez Dreamworks avant de passer du côté (obscur?) de l’ennemi, ne pourra pas se substituer à un Peter Jackson touché par la grâce. Il ne restera bien que les nerds néo zélandais de Weta pour laisser planer un instant l’espoir d’une confusion avec la trilogie oscarisée des hobbits. Un instant seulement, le temps de comprendre que le copier coller numérique lasse plus qu’il ne surclasse. C’est par ailleurs lorsque les magiciens informatisés sont les moins sollicités que le spectacle captive véritablement; signe hautement révélateur de la surestimation des pouvoirs du tout technologique en tant que maître d’oeuvre. L’ouverture historique du film, en plein blitz anglais, favorisera ainsi une présentation des personnages décente dans un cadre tangible, laissant à de jeunes acteurs plutôt convaincants le loisir de matérialiser un minimum de repères propre à immerger dans le récit. Vagues Orphelins Baudelaire, la petite bande et ses antagonismes se dissoudront malheureusement très vite dans la précipitation des événements au fur et à mesure que l’écran se peuple d’un bestiaire improbable (Tilda Swinton comprise). Enième affrontement entre les forces du bien et du mal à vocation souhaitée initiatique, le spectacle étonne principalement par son manque de relief et d’intelligence (pauvres dialogues). Une mise en scène un peu trop asservie par l’incrustation des effets spéciaux ne saura assurer à elle seule la pleine responsabilité de l’absence de séduction féerique de ces péripéties. Le manque de profondeur flagrant de l’ensemble sera dicté avant tout par un découpage scénaristique qui ne veut surtout gêner personne, privilégiant l’accessibilité par une simplification à outrance de la trame du roman. Il en résulte au final un livre d’images vidé de l’essence de son texte, qui se consulte sans gêne, les artifices trompant souvent l’attention, mais qui dénué de toute ambition narrative, se révèle incapable de marquer l’esprit et encore moins le coeur. Force est de constater que virtuel rime de plus en plus avec superficiel du côté des usines à rêve américaines. De déception en déception, on finira par crier à l’arnaque. La patience a ses limites… PETSSSsss-
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