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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le Cactus
France / 2005
14.12.2005
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QUIPROQUOÏTE AIGUË
Gérard Bitton et Michel Munz ont beau nous raconter les pérégrinations exotiques, les péripéties tumultueuses de leurs deux clampins égarés en Inde, Le Cactus est tout sauf un film aventureux. D’abord le scénario, tendance assurance tout risque, ne se prive d’aucune facilité d’écriture, de l’idée de départ à la fuite soudaine vers le road movie délavé. A vrai dire, l’inventivité ou l’originalité n’est pas l’objectif des deux auteurs. Partant d’une histoire qui relève plus du prétexte que de la vraie volonté de raconter, ils s’efforcent d’organiser leur collection de petits gags et dialogues. A ce petit jeu, Bitton et Munz sont plutôt efficaces.
Le casting très propre sur lui participe également à cette impression de franche banalité. S’attacher les services de Clovis Cornillac, de Pascal Elbé, d’Alice Taglioni, trois gendres idéaux de la production française millésime 2005, ne relève pas exactement de la témérité. Même le caméo sans surprise de Pierre Richard en baba-cool plus cliché tu meurs tombe pile au moment où l’anti-héros des années 70 revient à la mode. Le dit personnage beatnik sera l’occasion pour le film d’étaler à tout va sa petite phrase destinée au cours de récréations (à peu près : « no soucy », prononcez à l’américaine, évidemment), avec une insistance douteuse. Seul le pauvre Jean-Pierre Darroussin, dont on ne peut pas suspecter qu’il soit là par effet de mode, paraît réel. Déchu de son statut « bankable », il ne peut qu’observer tous ces jeunes loups du cinéma, du fin fond de son bureau parisien (il joue le patron de Cornillac).
Au chapitre des réussites du film, nous avons noté plus haut l’efficacité relative du comique, fondé sur le malentendu permanent. Il faut reconnaître toutefois que l’idée d’un singe un peu emmerdant ou celle de faire manger à son personnage un aliment trop pimenté, suivi de quelques gros plans sur son visage déformé de douleur, ne date pas de la dernière pluie. Sur le même tempo, s’ensuivent quelques farces plus ou moins scabreuses qui ne manquent pas de provoquer l’hilarité collective. Cornillac, dans son style robuste et convaincu (à défaut d’être vraiment convaincant) est souvent drôle bien qu’un peu sage. Elbé, dans un rôle de malheureux pittoresque, est sympathique mais relativement ennuyeux. Il faut dire que le beau voyage en Inde que nous proposent les deux réalisateurs, néglige franchement de parler du pays visité.
Conséquence d’une réalisation étriquée, le désintérêt patenté des deux visiteurs pour les gens rencontré et les paysages traversés est contagieux. L’égoïsme du malade imaginaire devient le symptôme même de la mise en scène, qui ne porte aucun respect apparent au pays hôte (on ne voit rien de l’Inde ni des Indiens, si ce n’est les quelques poncifs habituels). Pour cela en particulier et même si le film est loin d’être désagréable à regarder, on ne trouve, après coup, aucune bonne raison de l’aimer.
Axel
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