|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Enfermés dehors
France / 2006
05.04.06
|
|
|
|
|
|
QUAND L'HABIT FAIT LE MOINE
Dupontel est un mort de faim, un vrai allumé, un gamin hyperactif et, qu'on l'aime ou pas, ça fait plutôt plaisir à voir. Dans son dernier film, l'ex-comique de scène revendique à tour de bras les innombrables influences qui on formé son goût. A tour de bras ; c'est dommage. Tant va le style chercher ses principes ailleurs qu'à la fin il s'épuise.
C'est d'autant plus gênant que dans Enfermés dehors, les illustres auteurs qui ont animés la cinéphilie du réalisateur ne sont pas tant cités – comme ce fut le cas ces dix ou quinze dernières années, dans les cinémas du monde entier, versés dans le maniérisme – pas formellement cités donc mais plutôt évoqués stylistiquement, à travers un univers général, vague, digéré, aseptisé parfois, ou alors mal radicalisé...
Prenons l'exemple du décorum ambiant des squats et autres hangars abandonnés du film qui sont systématiquement surchargés – sans trop d'imagination d'ailleurs – d'une globuleuse atmosphère à la Terry Gilliam en kit, faite d'agglomération d'objets rouillés, plomberie visuelle un peu surfaite. A cet égards, le film perd en personnalité. Lorsqu'il se satisfait d'un bon repérage, des errements dans ces quartiers parisiens de derrière les palissades, Dupontel trouve son univers et le film son lieu.
Par ailleurs, pour ceux qui ne seraient pas amateurs des chutes et gags physiques à répétition, il sera fortement suggéré de faire abstraction d'une bonne partie du film. Ces "visuels" voulus keatoniens ne sont heureusement qu'une des facettes de l'humour multiformes de Dupontel. Même si celui-ci ne porte pas toujours, l'auteur a, en l'occurrence, l'immense qualité de rechercher la comédie pure ou du moins de ne pas cacher une écriture comique pauvre par un scénario de façade – penchant auquel cèdent bon nombre de "comédies" françaises (de celles qui arrachent péniblement trois sourires à son spectateur en une heure et demi). Avec ses bonnes intentions et sa sincérité, Enfermés dehors fait rire. La raison en est simple : Dupontel acteur est précis, honnête dans sa démarche et efficace. Reste aussi à saluer les apparitions de l'inévitable Yolande Moreau, toute en improvisation, et comme le dit Dupontel (à remarquer, à ce sujet, le dossier de presse entièrement rédigé par l'auteur) : "Immense, Monstrueuse, Sublime..."
Enfermés dehors, film se voulant méchant, mordant, se révèle finalement un invraisemblable mais plutôt agréable conte immature.
Axel
|
|
|