Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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(c) Warner  



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Firewall


USA / 2006

05.04.06
 








OTAGE, OH DESESPOIR !

"Au travail... et rentrez votre chemise !!"

« Firewall » est soit la résultante d’un ordinateur auquel on aurait confié les clichés les plus éculés du cinéma pour en pondre un manuel, soit le fruit savant des réflexions et des disputes d’une bande de cadres de studio. Ayant connaissance de la fameuse tendance de ces derniers à s’improviser scénaristes (et de se contredire) on optera pour cette pitoyable performance. Car voilà bien un joyau de l’indigence, un sceptre de lieux communs, de nœuds coulants, de personnages éculés et d’inconsistance. Sur la trame usée jusqu’aux coudes du père dont la famille est prise en otage pour le contraindre à commettre le pire (voir le récent « Otage », justement, de Florient Emilio Siri avec Bruce Willis ou « Meurtre en suspens » de John Badham avec Johnny Deep il y a dix ans), le pauvre Richard Loncraine pédale dans la semoule de l’absurdité pour nous faire croire à ce qui s’apparente au final plus à du ZAZ. Entendez ces films parodiant le cinéma hollywoodien de Zerry-Abraham-Zucker avec en près-titre « Y a-t-il… ». Cette fois c’est « Y a-t-il un père pour sauver ses gosses, son boulot et sa banque ». Réponse : oui, oui... Mais doucement hein. Parce que c’est un Harrison Ford au physique plus proche de Roger Moore aujourd’hui qui s’y colle (ça promet pour le prochain Indiana Jones et le secret de l’Or Bleu – Indiana Jones and the Viagra Secret, yeah!) . Résultat :Harri rencontre salaire, comme une fois l’an, fait la tronche en sortant ses tirades (y’avait qu’à lire le scénario) avant de retourner dans son ranch retrouver son rabot jusqu’à l’année prochaine (parce que comme il le proclame partout, faut-pas oublier qu’il est avant tout charpentier hein, comme le papa de Jésus). Comme si ces deux poids morts ne suffisaient pas à plomber le projet, Loncraine est incapable de rendre logique un espace, de noyer les outils utiles à son récit (on a l’impression chaque fois qu’une lumière rouge s’allume au-dessus de l’écran), d’imposer une mise en scène – si ce n’est un générique admirable très post-Seven, sans doute réalisé par un autre – et ses séquences prétendument d’action sont aussi frénétiques que la partie d’échecs avec la mort du « 7ème sceau » de Bergman, toute la beauté du cinéma en moins et un tâcheron qui se dépatouille tant bien que mal au montage. On en voudra pour témoin l’hilarité de la salle aux moments les plus dramatiques et le fou rire qui accompagne un plan final pire que la ronde sur la colline de « La mélodie du Bonheur » sur la chantilly musicale du frenchy Alexandre Desplat. Avec l’avènement de nouvelles structures de récits, il est difficile de pardonner qu’un studio aussi digne que la Warner puisse faire encore passer de telles vessies pour des lanternes, quand bien même avec une huile comme Harrison Ford. Et moins encore à ce dernier de les accepter. Qu’il planche là-dessus avant de fabriquer ses étagères. Parce que d’ici à ce qu’il y pose un Oscar…
 
Arnaud

 
 
 
 

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