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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Astérix et les Vikings
France / 2006
12.04.06
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L'ÂGE DES GLACES
"- Tu crois qu'on est venu ici pour manger des crêpes?"
Et paf. Astérix et les Vikings ce n'est rien d'autres qu'un énième produit dérivé pour le célèbre héros gaulois. En a t-il tant besoin que cela? Constatons que le dessin animé suit la pente déclinante de la bande dessinée en terme de singularité et d'humour. À la manière d'un Lucky Luke revu et trop correctement corrigé par un Laurent Gerra mal inspiré. Maître Goscinny doit s'en retourner dans sa bulle.
Quelques plans héroix. Nous craignions le pire côté animation et c'est le scénario qui en fait est à blâmer. Astérix s'est fait lifté avec des apports en 3D et - hormis quelques mouvements de foules approximatifs - les jolis effets de reflets et de lumière n'ont rien de déshonorant dans la production actuelle. La réalisation est certes plus télévisuelle que cinématographique, les transitions peu originales.
Panne de Télégraf. Et nous arrivons au hic du film : l'écriture. Les normands de la BD ont disparu et, las, pas Vive Les Vikings. le traitement gentillets pour public de maternelle ne permet pas aux plus grands - une ribambelle - de prendre son pieds. Trop ciblé, le scénario est, en plus, trop facile (pour ne pas dire simpliste). Les personnages et les enjeux sont laborieusement présentés. Pour ne pas dire téléphonés quand l'une dit "C'est lourd d'être une fille" et l'autre clame "c'est lourd d'être un homme". On devine ce qui arrivera aux deux tourtereaux qui ont out pour s'entendre dans la pesanteur de leurs vies... aidés par un oiseau nommé SMS, seul ajout bienvenu dans ce fatras de nouvelles banalités (des noms comme Ikea, Abba, ou des traits de caractère comme le végétarisme de Goudurix - "j'avale pas ce truc, je bois que du bio"). L'humour de la BD passe bizarrement difficilement et les nouveaux ajouts rendent l'histoire plutôt fade, et pire : il y a plus de drame que de drôle.
Génération Jetix. Les séquences sont souvent mal écrites, trop bavardes, psychologiquement anachroniques (mais sans la subtilité d'une métaphore). L'épisode aurait mérité une relecture moins naïve et plus profonde. Du coup tout le film semble plat et sans relief. Un comble pour le premier Astérix en 3D et l'une de ses aventures les plus initiatiques! Autre paradoxe, celui des références : le plus résistant de nos héros franchouillards ne cite que Rocky (un "training montage" maintes fois vu), Schwarzzy ("Hasta la vista baby"), Bud Spencer et Terrence Hill, des sports extrêmes... est-ce là l'exception culturelle? Cela signifie-t-il que même Astérix s'adresse à des cerveaux américanisés à outrance? Ce serait inquiétant.
Problème de staff. Astérix, finalement, avec le temps, se désincarne, une fois de plus. Héros inexistant, transparent. Où seul Obélix en fait des tonnes, entre sa surdose émotionnelle et son coeur gros comme ça (qui est gros?). Il prend d'ailleurs l'ascendant en une scène, quand il danse "moderne" et parvient à nous faire arracher le seul sourire du dessin animé (avec un ou deux dialogues amusants). La séquence est, par ailleurs, la seule qu'ils ont su reproduire, revisiter, et même régénérer avec l'adaptation. Pour le reste il s'agit avant tout d'un prétexte pour une nouvelle aventure de parc d'attraction. Il faudrait retirer le droit à Uderzo de gâcher ce filon en or. vincy
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