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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Comme t'y es belle
France / 2006
10.05.06
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REINES DE LA LOOSE
"- On va pas faire Festen!"
Rien de désagréable dans ce film de filles. D'autant que les actrices ne manquent ni de bagou ni de charme. Laroque pétille, Atika nous envoûte et Valérie Benguigui nous épate. Il y a bien cette impression de déjà vu, un mélange de La vérité si je mens et de Tout pour plaire. Comédie de copines, version anti-machos : populaire dans tous les sens du terme, avec bande son RFM (103.9, la musique des années 80 à aujourd'hui).
Mais ce Sex in the Sentier est trop superficiel pour nous interpeller. La mise en scène est inexistante (et abuse du ralenti). Le script n'aboutit nulle part après de grands détours où certains personnages, pourtant attachants, disparaissent durant un certain temps. Déséquilibré dans son propos, les comédiennes rament pour incarner cette chronique familiale où la recomposition des couples a plutôt des airs décomposés. Trop de petites histoires dénaturées nous empêchent d'aimer pleinement ces femmes qui ne manquent pas de tempéraments (et de névroses). "C'est de la Lose. Pense Glam." Certes mais quand le glamour c'est essentiellement H&M (plutôt que Zara), on se dit que le film est assez cheap, pour ne pas dire jetable au bout de trois lavages. Excepté cette séquence "énoooorme" de Questions pour un Champion spécial Pessah, où la télévision devient finalement un gag hilarant, et permet au film de cinéma de dépasser son propre statut "télévisuel". Ironique.
Il y avait pourtant quelque chose à fouiller sur ces femmes qui cherchent une émancipation économique, ne parviennent pas à se détacher de leurs schémas de vie, et se réfugient dans leur clan dès le moindre bobo à l'âme. Lisa Azuelos réussit mieux lorsqu'elle veut nous convaincre sur les amours de ces femmes frustrées. Film sur les possibles et sur les carcans. Un Coeur des hommes au féminin où Comme t'y es belle tient mieux ses promesses sur les espérances que sur l'étouffement. Les élans du coeurs nous transportent mieux que les crises et autres clichés. Le premier des dix commandements aurait été de nous donner "l'envie d'aimer" ce film tendre et généreux. Mais quelque chose nous retient et en exagérant avec un brin de mauvaise foi, on serait tenté de piquer la réplique : "éteins, je veux plus voir ça."
vincy
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