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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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L’entente cordiale
France / 2006
21.06.06
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GRENOUILLAGE CHEZ LES ROSBEEFS
« Tu fais ton taf, je fais le mien et on en reste là. Tu piges ? »
Pour L’Entente Cordiale, Christian Clavier retrouve Vincent de Brus, le réalisateur de L’Antidote, film dans lequel il partage l’affiche avec le regretté Jacques Villeret. Si les derniers films du plus connu des visiteurs (L’Enquête Corse et Les Bronzés 3 : les copains d’abord) ont fait recette, la potion semble ne pas donner à cette comédie dite d’espionnage les effets comiques escomptés. Christian Clavier donne la réplique à Daniel Auteuil pour la première fois et ce duo, tant inattendu qu’incongru, reste bien improbable, voire peu crédible. Malgré des dialogues mélangeant directives et invectives lancées par François de la Conche aux vacheries et entourloupes de la part de Jean Pierre Moindrau, les échanges entre les deux acteurs restent stériles. On n’y croit pas !
Dans sa panoplie d’ex-diplomate français, on retient davantage Christian Clavier comme un homme de principes à l’esprit exigu, ayant un courage de poule mouillée et d’une maladresse impertinente, tenant plus d’un OSS 117 (la classe en moins) que d’un James Bond à toute épreuve. L’ex-comédien du Splendide ne semble pas pouvoir se renouveler. Il campe son personnage habituel de bourgeois coincé à l’accent BCBG, loin du génie comique Louis de Funès dont il se réclame l’héritier depuis La Soif de l'or (1993) de Gérard Oury, le cinéaste qui a fait la gloire de De Funès. Il réussit à nous tirer un ou deux sourires (attention, on a bien dit « sourires » et non pas « rires ») lorsqu’il essaie d’imiter son aîné en baragouinant du franglais façon « I am very dans la merde » tout en faisant du… Christian Clavier.
Quant à Daniel Auteuil, son rôle de mauvais garçon en charge d’une mission de la plus haute importance pour la sécurité nationale française ressemble plus à une parodie d’un mauvais polar. Loin de son personnage de flic ripoux dans 36 Quai des Orfèvres, il ressemble davantage à Leslie Nielsen, gaffeur et déjanté un peu « pignonisé » sur les bords, qu’un véritable traducteur de l’UNESCO. Après avoir reçu deux Césars d’interprétation pour le rôle d’Ugolin dans Jean de Florette et celui de Gabor dans , on se demande encore ce qu’il est venu faire dans cette galère pour un acteur de sa trempe.
Pour le reste, on peut parler sans complexe d’une réelle indigestion, voire d’un ennui profond dès la première demi-heure passée. Le scénario brouillon, allant jusqu’à compliquer la situation pour pas grand-chose, n’aide pas faire passer les gags foireux et souvent téléphonés, une intrigue plus que pâlichonne et une mise en scène digne de pub pour une lessive. Que reste-t-il donc pour sauver cette comédie qui, à coup sûr, ne restera pas dans les annales ? Pas grand-chose. Même le montage semble être fait de façon anarchique voire hystérique, ce qui donne à penser qu’on se trouve dans un film de Michael Bay (le dialogue entre Clavier et Jennifer Saunders dans le bureau de cette dernière n’excédant pas plus d’une demi-seconde) ou dans la série « >24 heures chrono »> lorsque toutes les communications téléphoniques donnent lieu à des « split screens » à gogo. Doit-on y voir une tentative désespérée de faire croire à une modernisation du rythme ? Encore faut-il qu’il y en ait, diront certains… Somme toute, le film a du mal à décoller et on finit par avoir une overdose des acteurs qui en font des tonnes …
Marie
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