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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Nos jours heureux
France / 2006
28.06.06
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LA MEILLEURE FACON DE S'ENVOLER
" - Moi, si j’avais eu treize ans dans cette colo, je pense que j’aurais eu envie de sortir avec toi.
- C’est vrai ? Le prends pas mal Nadine, mais… Je pense que j’aurais refusé. "
Ca fonctionne ! A notre grande surprise, Nos jours heureux est de ces comédies populaires qui savent charmer, misant à fond sur l’archétype – notre inconscient, nos souvenirs cinématographiques comme authentiques – pour nous charmer, nous arracher quelques rires et détendre son public. Preuve que la naïveté à parfois du bon. Après leur rocambolesque Je préfère qu’on reste amis, toile sur le célibat et l’amitié masculine entre trentenaires et quinquas, Eric Toledano et Olivier Nakache retombent en âge tendre pour mieux prendre de la hauteur au stand de l’efficacité comique. Rappelons que Jean-Paul Rouve était déjà à l’affiche de ce speed-dating movie. Disciple de Depardieu, paumé, sympa, volontaire au grand cœur… Assidûment en quête de l’histoire d’A. Ici même, avec notre jolie monitrice Lisa (Julie Fournier), il se pourrait bien que…
Entre coups de foudre, coup de gueules, pitreries, tendresse, gestions de crises et, bien sûr, notre farandole de jeux d’enfants, reconnaissons que le comédien ne viendra pas surprendre. A l’instar d’Omar Sy, hilarant icône du petit écran, au rire communicatif, fidèle à lui-même dans la peau du mono qui keep cool ou encore de Jean Benguigui, impeccable Mimoun, ici cuisto réchappé des restos de Barbès, bientôt frappé par Cupidon. Marilou Berry, quant à elle, explosera dans la peau de Nadine, jeune femme de tempérament (enfin !) bien dans sa peau. Un élégant renouveau pour la comédienne qui ne manque pas d’apporter ici son palpitant bagage, du comique de situation à la vérité de jeu.
Du cliché en veux-tu en voilà… Certes. De sales gamins, de gentilles gamines, un dortoir, un réfectoire, une panoplie de chansons à la Hugues Aufray. L’on ne pourra pas y échapper : Les choristes rencontrent ici quelque peu Pierre Péret… Assurons toutefois nettement moins que la bande-annonce du film pourrait le laisser… Un vrai bon point pour nos co-réalisateurs. Leur arrière toile sera ici davantage celle d’un A nous les petites anglaises, et de L’hôtel de la plage, doublés de ces Claude Miller qui nous plongeaient si bien dans toute la complexité du monde de l'enfance vs relationnels entre adultes (La meilleure façon de marcher, La classe de neige). Tous quatre finement mélangés à ce brin de Boom 1 pour ce qui est de la candeur et du flirt (forcément) mais aussi de l’angoisse parentale (paternelle notamment). Il y aura ici quelques adorables cordons à couper pour mieux s’élancer, qu’on soit poussins, ados et même adultes. Et surtout mieux repartir une fois sonnée l’heure de la trentaine…
Adorables profils types de l’actuelle génération « Casimir ». Vouée au célibat ? Au couple inassorti, vie moderne oblige ? A voir… Quoi qu’il en soit, tantôt abondement, tantôt trop peu sûre d’elle… A l’arrivée : une vraie comédie sur les relations trans-générationnelles, mise en scène avec de belles énergies. « Ca m’a fait du bien. Les gamins, l’amour : je ne les vois plus qu’à la télé. » Léger, candide, mielleux en trop plein : une fois n’est pas coutume, on s’en amuse. Reconnaissons : que de vérités ! Et si drôles de vérités ! Preuve que dans le genre on peut encore faire « crétin mais efficace » (disons relativement efficace. La sortie estivale de Nos jours heureux y profitera d’ailleurs à souhaits...
Sabrina
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