Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Pirates des Caraïbes : le secret du coffre maudit (Pirates of the Caribbean 2 : Dead Man s Chest)


USA / 2006

02.08.06
 








MONKEY BUSINESS

« - Est ce que c'est un rêve?
- Non...
- C'est bien ce que je pensais, sinon y'aurait du rhum. »


A peine entré dans les nouvelles aventures de Jack Sparrow, il y a déjà un premier problème : ce deuxième volet met très longtemps à démarrer. Une demi heure de parlotte peu passionnante, cette première séquence d’action chez des sauvages qui ne fonctionne qu’à moitié.... Le film ne décolle vraiment qu’à partir de la présentation du méchant.
Là, le film prend de l'ampleur et gagne en somptuosité : le "bad guy" de service, son bateau et son équipage, mollusques à moitiés vivants tout droit sortis de l’univers de Lovecraft. Tous ces éléments apportent au film une dimension fantastique réussie, à commencer par Davy Jones, ce grand méchant torturé par l’amour d’une femme. Isolé dans une pièce, avec un orgue à ses côtés, sa séquence résonne avec une tonalité poétique (le kitsch Fantôme de l’opéra n'est pas loin).
N'oublions pas le forcément maudit équipage et surtout le Kraken, monstre marin cousin de la pieuvre de 20.000 lieues sous les mers (Disney recycle), ou encore le monstre désertique génétiquement venu du Retour du Jedi. Trop superficiel, ce chapitre romantico-macabre, cette torture psychologique, n'est qu'à peine esquissé. De même, certains seconds rôles sont clairement sous exploités (le méchant à tête de requin par exemple). Impression de foutage de gueule ou de manque d'ambition, selon.

Heureusement, le film atténue l'aspect "Johnny Depp show" qui s'avérait éprouvant dans le premier opus. Les différents personnages se partageant plus équitablement leur temps de présence syndical. Outre la complicité du triumvirat des mers du sud, on apprécie leurs piques et tocades qui font pencher ce film d'aventures du côté de la comédie burlesque. Cela crée une discorde à la fois comique et narrative pas inutile pour le script.
Un objet du désir : le coffre maudit. Un objectif nul : chacun le sien. Et trois itinéraires qui se croisent (le fer) et se décroisent (les jambes). Dommage que nos héros ne gagnent pas en profondeur et demeurent trop fidèles à leur caractère initial. Orlando Bloom gagne un peu plus en complexité grâce à la présence de son père sur le navire de Davy Jones, mais il joue comme un pied.
L'humour très présent est parfois plombée par un côté trop enfantin, quelques gags un peu trop appuyés (la plupart font mouche) fonctionne mieux que dans le premier épisode. Nous nous délectons avec joie des différentes confrontations de nos amis pirates, à commencer par le duel sur une grande roue avec un Johnny Depp dans le rôle du hamster (métaphore parfaite où la star n'est qu'une attraction de fête foraine). Sans omettre l’échappée d’une île sauvage avec cette fois un Johnny Depp version brochette de barbecue. Dérision décalée mais peu détonnante.
Car le film dispose d’un faux rythme qui rend l’intrigue inintéressante. Les enchaînements entre les différentes histoires sont parfois pénibles et hasardeux. Tout s’enchaîne à toute vitesse : les événements n’apportent pas de réelle tension. Certains personnages disparaissent et ressurgissent sans qu’on sache exactement pourquoi ni comment (en particulier au duo de pirates : le maigre et le gros). Ca devient même le prétexte d’un gag lorsqu’un personnage s'étonne de la présence d'un autre et lui demande comment il est arrivé ici. Un peu facile. Limite au niveau des Frères Grimm.

L'action, savoir-faire hollywoodien, résoud le problème et nous divertit de nos cogitations. Si l'on excepte le début laborieux, certains effets spéciaux pas très réussis.
Ce Pirates reprend à la lettre les codes du genre : le héros qui descend du mât avec son sabre en découpant la voile, le coffre enterré dans une petite île déserte. C'est du déjà vu bien digéré et recraché à la sauce numérico-pop corn.
Le final (énorme cliffhanger dont le suspense est incroyablement géré) nous fait presque oublier ces failles parfois impardonnables. Loin d'être maudit, Pirates des Caraïbes 2 s’apprécie surtout sur l’instant, à défaut de constituer un véritable trésor.
 
ninteen

 
 
 
 

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