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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Age difficile obscur (Thumbsucker)
USA / 2005
06.09.06
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TOURNEUR DE POUCE
« - Nous devons surmonter l’idée que chacun soit identique. »
Comment accepter sa différence ? La source de notre personnalité? La question a déjà été largement rabâchée, elle l’est une nouvelle fois avec ce film "générationnel". Le réalisateur décide de tirer le portrait d’un adolescent à problèmes. Malheureusement, il rate sa cible et nous noie dans un esprit philosophique, vain et superficiel. Au lieu de critiquer un abrutissement des masses, Thumbsucker fait l’apologie de ce qu’il veut dénoncer. Le film abonde ainsi dans le sens de cette idéologie aliénatrice: le meilleur ne peut-être qu'une créature sans aspérités, différences ou personnalité. Le héros est un "djeunz". Grâce à des pilules (merci le progrès), il met fin à son imperfection (adieu pauvre humanité), pour se métamorphoser en une sorte de gagneur à l'esprit ultra compétitif et qui n'a qu'une idée en tête : être toujours le meilleur. A ce stade, la morale devient vraiment exécrable. Il est épris de la fille, clichée et niaise, toute joyeuse à l’idée de faire des choses pour aider un monde qui ne lui demande rien, à travers des débats et des associations… Forcément, une adepte de canabis ! Caricatures...
Keanu Reeves, quant à lui, parvient à être amusant dans son rôle de pseudo philosophe. On pense évidemment à une parodie involontaire et ironique de Matrix. Deux expressions, trois coupes de cheveux...
Vide, creux, inutile, l'histoire est stupéfaite de son propos et nous laisse sur place du début à la fin. Thumbsucker ne dure qu'une heure et demi et c'est pourtant interminable. Le réalisateur en vient même à nous servir une scène choc (sans aucun rapport avec le ton général du film) qui semble nous interpeller : « tiens vous voyez il se passe quelque chose ! »… Mais c’est déjà trop tard. Pour se faire pardonner, le film tente de se renier dans ses 5 dernières minutes. Mais à l’arrivée, le parcours nous paraît trop pénible... Fallait-il s’ennuyer pendant 90 minutes pour récolter un tel enseignement ? ninteen
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