Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les fils de l'homme (Children of Men)


USA / 2006

18.10.2006
 



STRANGE DAYS

Le livre Bye Bye Bahia



"C'est le premier bébé en 18 ans. Tu peux pas l'appeler Froley

Science fiction réaliste et pessimiste. Bancal mais pas désagréable, le film de Cuaron ne parvient pas à nous bluffer, mais ne s’enlise jamais dans les travers du genre.
Le cinéaste mexicain a imaginé le même avenir terrifiant que Spielberg et consorts. Peu importe les progrès technologiques, la civilisation occidentale fuit vers un monde ultra sécurisé et paranoïaque. Les frontières sont fermées, les gens fliqués, l’immigrant menaçant, le terrorisme routinier. Le monde s’est effondré, condamné par sa stérilité.
Sujet passionnant où la foi va reprendre le dessus grâce à un miracle. Thèmes légendaires constants : un zest d’irrationnel pour nous évader d’un sordide réel. Artistiquement banal, Children of Men nous immerge dans un décor destructeur, post-apocalyptique assez classique, avec de vieilles bagnoles peu crédibles dans ce futur date. Big Brother appartient au passé. Il s’agit d’une histoire de survie : personnelle, de l’espèce humaine.
La grande force du film est son acteur. Clive Owen, intense, à cran prêt à craquer, passif car mis en mode veille, est un fil conducteur parfait. Pochard essoufflé pas très brave muant en garde du corps aimable. A la fois abattu et solide, faillible et déterminé, il incarne parfaitement l’anti-héros humble qui est prêt à donner un sens ultime à cette vie insensée. Les autres comédiens ont de petits rôles. Seul Michael Caine parvient à installer en quelques scènes un personnage utile et mélancolique, qui nous renvoie à notre présent, avec humour et poésie.
Mais Cuaron a cherché à faire un film hitchcockien. La série de poursuites avec dérapages poussifs et pieds sur l’accélérateur quand il faut est une fuite en avant pour s’échapper de cette peur infernale où l’homme se matérialise en marchandise, oubliant ainsi sa vocation idéale. Romantique derrière ses airs baroques, le réalisateur continue de prouver un certain savoir-faire dans l’usage du rythme et des relations conflictuelles. Le film en devient honnête mais manque de densité et de profondeur. Derrière ce sujet de philo « La fin justifie-t-elle les moyens ? » se cache plutôt un portrait de l’humanité misérable et animale. Car comment peut-on être pacifique quand l’Homme a perdu toute diggnité ?
A certains instants, l’instinct prend le dessus : une forme de grâce au milieu de la crasse. Une naissance sur fond de chœur liturgique dans un cadre pas très glamour. Pas de Rois mages, juste l’image de sang et de viscères d’un bébé. Cuaron, inspiré, nous démontre en quelques minutes l’importance du geste, l’essentiel du film. De même lorsque la caméra prend les allures de celles d’un reportage, à l’épaule, mouvante, suivante. Le chaos est universel, complètement intégré à notre ère.
Ca ne manque pas de tripes, malgré l’aspect parfois trop soigné, le script un peu relâché – succession de scènes avec quelques trous et une psychologie un peu sommaire. Cette sortie des enfers nous emmène peu à peu vers une émotion un peu rare. La dévastation justifierait cette épure si les sujets n’étaient pas trop vite esquissés au profit de ce rythme didactique, prenant, jamais surprenant.

PS : Les bateaux ont toujours le nom qu’il faut au cinéma : Tomorrow. Tout est dit.
 
v.

 
 
 
 

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