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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Arthur et les Minimoys (Arthur and the Invisibles)
France / 2006
13.12.2006
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…MAIS ILS FONT LE MAXIMUM
"Dans moins de deux jours, des hommes vont venir détruire tout mon univers et le vôtre"
Il était une fois un petit garçon prénommé Luc destiné à vivre des aventures fantastiques, rencontrer des princesses et tenir le monde entre ses mains. Malheureusement, comme dans tous les contes, une mauvaise fée rôdait par là. Elle décida que le jeune garçon connaîtrait aussi des passages à vide, des moments de doute et même de sérieux mauvais quarts d'heure. Il ne serait sauvé que le jour où, retrouvant une âme d'enfant, il serait à nouveau capable de faire rêver ses semblables. La prophétie s'est accomplie, Luc Besson est de retour. Le réalisateur culte du Grand bleu et de Léon nous offre avec Arthur et les Minimoys un joli conte où, pour une fois, les effets spéciaux ne servent pas à camoufler l'indigence du scénario, mais à en révéler les nuances.
Car, oui, l'histoire d'Arthur tient la route. Pas toujours dans la dentelle, non (l'affreux promotteur immobilier, les incommensurables problèmes financiers des grands-parents, la bêtise des parents), mais avec une insouciance complice qui fait passer les clichés et les stéréotypes. Ici, on est dans un univers pour enfants, avec ses codes et valeurs, il faut l'accepter ou quitter la salle. Et l'on reste, plutôt deux fois qu'une, surtout lorsque Arthur fait son arrivée dans l'univers étrange des Minimoys, moment qui marque le véritable démarrage du film. Soudain, tout est plus léger, amusant, gai et animé. On se bat à coups de grains de cerise ou de bulles de savon, on dort dans le pistil des fleurs, on voyage dans des coquilles de noix.
La grande force de l'univers des Minimoys est probablement cette faculté à créer un univers merveilleux et féerique à partir d'éléments éminemment concrets et familiers. Ce qui compose l'univers des Minimoys est si proche de nous (végétation, faune locale, objets abandonnés par les humains) qu'on croit d'emblée en leur existence. Si des millions d'insectes vivent sous terre à notre insu, pourquoi n'y aurait-il pas également des lutins minuscules, doubles inversés des humains ? Tout lecteur ou spectateur d'Arthur regardera alors différemment le carré de pelouse en bas de sa maison.
Il fallait évidemment un grand tour de force technique pour réussir à métamorphoser le triste quotidien en cette avalanche de couleurs et d'émerveillements, sans pour autant le dénaturer. Les séquences animées (les trois quart du film) ont bénéficié d'un tel soin que l'on oublie immédiatement les heures de modélisation 3D nécessaires à la constitution de ces décors féeriques et à l'animation des personnages. N'est-ce pas la plus belle récompense, pour l'équipe, que cette impression de voir de vrais lutins évoluant dans leur véritable habitat ? Quand les prouesses techniques s'effacent derrière la magie de l'intrigue, le cinéma y gagne, indéniablement.
Et les adultes dans tout ça ? Les plus grincheux s'ennuieront, cela va de soi. Les autres relèveront sans doute les multiples clins d'oeil qui parsèment le film (l'épée du Roi Arthur, la danse de Pulp Fiction) et même les références recyclées par le scénario comme la théorie du yin et du yang ou l'aspect "armée des clônes" des méchants séides. Ils apprécieront surtout le fait que Luc Besson ne se soit pas cru obligé de réaliser un film initiatique avec évolution (en bien, forcément) du jeune héros entre le début et la fin de ses aventures. Ici, pas de morale lénifiante censée inciter les jeunes enfants à se comporter "comme il faut", mais un appel à la curiosité, une exhortation à l'ingéniosité et un encouragement à toujours croire en ses rêves. Pour le reste, les adultes réagiront exactement comme les plus jeunes : avec de petites lumières dans le regard.
MpM
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