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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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A la recherche du bonheur (The Pursuit of Happyness)
USA / 2006
31.01.2007
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HAPPINESS IN SLAVERY
« - C’est là que j’ai commencé à penser à Thomas Jefferson et à la déclaration d’indépendance, à nos droits de vie, de liberté et à la recherche du bonheur. Et je me souviens avoir pensé : comment savait il pour le mot "recherche" ? Parce que, peut être que le bonheur est une chose qu’on ne peut que rechercher, et jamais atteindre. »
Le nouveau film de Gabriele Muccino est un film de commande et dès lors, le réalisateur fait profil bas pour laisser la place à ses acteurs. Tout ce consentre donc sur la star, à la manière des vieux films de studios américains. Ici, Will Smith, impressionnant et crédible dans son rôle de père embourbé dans une situation de crise, joue sur toutes les cordes sensibles. Son fils (à la vie comme à l'écran) parvient à rester convainquant.
A défaut d'atteindre le bonheur, on constatera quelques obstacles. Le déroulement et le final sont trop prévisibles : le film est construit de telle façon qu’on ne doutera jamais de son issue bien heureuse malgré toutes les crasses inimaginables. Cette gentillesse doucereuse (mais pas si bien pensante) flirte avec Capra, sans en épouser le génie de l'écriture. Enième modèle de rêve américain, le réalisateur pourtant européen ne démontre aucune audace dans la forme comme dans le fond du message. Il en résulte un film agréable à suivre, mais anecdotique d'un point de vue cinématographique.
Bien sût on pourra verser sa larme, être submergé d'émotion si la musique produit l'effet voulu. Mais interrogeons-nous sur le fond légèrement douteux. Il y avait là un sujet magnifique sur l'exclusion. On en fait une quête où l'argent ferait le bonheur. Un plan curieux surgit sans regard critique et nous présente des boursiers heureux de vivre dans l'opulence (ce qui aurait tendance à nous faire sourire nous même). Au même instant Will Smith s’extasie de ce qu’il voit et souhaite avoir la même chose : cette sensation de bonheur... Illusion de l'argent perdu. Son personnage, souvent réduit au simple statut de stagiaire esclave, est prêt à tout pour accomplir les plus basses besognes de ses employés, et courant littéralement à droite à gauche à la poursuite de son bonheur. Le travail comme voie intégratrice, certes. Mais comment un individu peut en arriver là, pourquoi la société ne l'aide-t-elle pas? Dans cet amas de soumission et d’aliénation, cette Poursuite du bonheur dessine un contour flou et maladroit à une société qui ne sait pas résoudre sa quadrature du cercle entre libéralisme sauvage, consumérisme et harmonie personnelle. Le combat d'un homme prend alors le dessus sur l'impuissance collective. On peut en être soulagé, ému ou quand même s'en désoler. ninteen
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