Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le petit monde de Charlotte (Charlotte's Web)


USA / 2006

07.02.2007
 



ARACHNOPHILIA





"- Fern combat depuis l'aube ce monde plein d'injustices. Résultat, elle a un cochon."

Les héros à quatre pattes, on a l'habitude. Ceux à huit, moins. Surtout dans un film pour enfants et sans la moindre tentation d'épouvante. Mais adapter un classique et best- seller de la littérature enfantine est rarement une grosse prise de risques. Confidentiel en France, le roman de E. B. White est une institution dans les pays anglophones. Pour autant, une gentille, quoique velue, araignée chargée de veiller sur un petit cochon condamné à l'abattoir, ce n'est ni gai ni évident. Car c'est indubitable, Le petit monde de Charlotte s'adresse à un public très jeune (4 ou 5 ans), celui-là même qui sera le plus effrayé par l'aspect visuel de l'héroïne et interpellé par les nombreuses questions relatives à la mort que pose le film.

Comme pour réduire les risques d'angoisse ou de fuite précipitée hors de la salle, Gary Winick a choisi de tout rendre particulièrement lénifiant. Il a gommé les aspérités, rajouté des tombereaux de bons sentiments et réalisé une œuvre didactique au possible qui prouve par A plus B aux spectateurs que non, il ne faut jamais se fier aux apparences. Par la même occasion, il a fait de Charlotte une sorte de grosse peluche presque esthétisante, cadrée de très près, et au final complètement désincarnée. Peut-être les plus jeunes auront-ils même du mal à faire le lien entre cette adorable mère protectrice qui parle avec la douce et câline voix de Julia Roberts (en VO) ou de Laetitia Casta (en VF) et les véritables araignées qui se promènent parfois dans leurs maisons. Pas gagné pour Charlotte de transformer ses sœurs araignées en animal préféré des touts-petits !

Pour ce qui est des personnages eux-même, par contre, c'est dans la poche : un cochon attachant, une douce araignée et un rat amusant, c'est le trio gagnant pour séduire les petits spectateurs qui se laisseront prendre aux rebondissements minuscules et aux enjeux simplissimes du film. Leurs parents, voire frères et sœurs plus âgés, risquent juste de ne pas être aussi enthousiastes car on passe vite de la simplicité à la niaiserie, du didactique au répétitif et de l'émouvant au franchement gnangnan. Une seule solution, prendre son mal en patience et se préparer psychologiquement à expliquer que oui, la viande qui arrive en tranches dans nos assiettes était autrefois un animal vivant et assez heureux de vivre. A défaut de déclencher une passion cinéphile, Le petit monde de Charlotte provoquera sans doute quelques vocations végétariennes.
 
MpM

 
 
 
 

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