|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Corto Maltese - La cour secrète des arcanes
France / 2002
25.09.02
|
|
|
|
|
|
I'M A POOR LONESOME SAILOR
"- Venise me rend paresseux.
- Venise est fait pour cela."
Le personnage est fascinant. Sa beauté, son mystère, sa nonchalence en font l'un des héros les plus captivants de la bande dessinée. Rebelle et anarchiste, Corto traverse l'Histoire et ses histoires comme un passager clandestin.
L'histoire reprise en dessin animé est celle qui le mène en Chine et en Sibérie, entre exotisme vicieux et montagnes rudes. Les décors somptueux, l'élégance des gestes, l'utilisation d'extraits d'opéra donnent un aspect classieux à l'ensemble, qui aime se laisser contempler.
Cepandant, quelques écueils n'ont pas pu être évités. Le scénario s'avère très confus, les personnages sont mal identifiés et pour quiconque ne connaît pas le contexte historique, le spectateur pourra se sentir perdu dans ces conflits entre traîtres et nations. Le script alterne des moments très lents et quelques séquences très rapides (souvent impulsées par le personnage de Raspoutine), provoquant tantôt l'ennui poli et le regard distant, tantôt l'intérêt réel et la frustration. Mais le problème majeur concerne la fluidité de l'animation. Si certaines scènes sont parfaitement maîtrisées, on s'interroge assez souvent sur le bienfondé de ces mouvements si saccadés, si maladroits, ces démarches si peu naturelles, ou encore ces actions dignes d'un dessin animé de télévision. ce n'est pas péjoratif, mais on pourrait croire que ce film d'animation n'est qu'une version longue d'une série animée de type Tintin.
Ici l'animation est peu sollicitée pour ce qu'elle sait faire de mieux : le surréalisme ou l'onirisme. Cependant, il convient de noter que la beauté de la plupart des scènes et des plans confèrent à ce dessin animé une qualité qui le singularise de ses concurrents. En se concentrant sur l'histoire, en conservant ce caractère bavard (et par conséquent en atténuant la dramaturgie et l'action), les auteurs ont privilégié l'âme au rythme, la poésie à l'héroïsme. Tout semble fidèle à l'esprit de Pratt. Le film s'adresse de facto aux fans et aux adultes, sans chercher à étendre son public; une animation "art et essai" ou d'auteur, plaisante mais perfectible. vincy
|
|
|