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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les 4 fantastiques et le surfer d'argent (The Fantastic Four : Rise of the Silver Surfer)
USA / 2007
08.08.2007
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FREAKS STATIQUES
"Même notre mariage, c'est la troisième guerre mondiale"
Les quatre quoi ? Mais si, les quatre fantastiques, vous savez bien ! Une bimbo, un savant coincé, un minet décadent et un gros plein de muscles qu’une expérience scientifique a transformé en freaks de foire, capables, au choix, de devenir invisible, de se transformer en torche humaine, d’étendre son corps à l’infini ou encore d’arrêter un hélicoptère par la seule force de ses (gigantesques et rocheux) poignets… Si vraiment cela ne vous dit rien, surtout, pas de panique. Nul besoin d’avoir vu le premier épisode pour comprendre l’intrigue éminemment simpliste du deuxième. En fait, cela vaut peut-être même mieux de l’oublier carrément, tant sa nullité abyssale dégoûte à tout jamais de la franchise. A côté, Le surfeur d’argent est presque réussi, alors c’est dire, car au fond, cet énième avatar de blockbuster inspiré d’un comics à succès, ne vole jamais très haut.
Niveau action, il respecte le minimum syndical avec course poursuite dans la stratosphère, sauvetage d'une grande roue en péril par la seule force des poignets et tout un tas de cascades impressionnantes et édifiantes qui agrémentent gentiment les 92 minutes du film. Niveau scénario, il ne faut pas être trop exigeant. Certes, il y a un semblant d'histoire (la planète toute entière est menacée par un étrange surfer cosmique), mais rien de bien profond non plus. Là où des blockbusters comme X-Men ou même Spiderman nous ont habitués à un vrai second degré, avec une relecture sociale ou politique de l'histoire, Les 4 fantastiques, eux, n'offrent aucun fond autre que celui d'un gros divertissement pas très subtil.
La faute aux situations, particulièrement superficielles, du mariage crème chantilly aux séquences "privées" qui empiètent sur l'action, en passant par les morceaux de bravoure éculés avec mélodrame à gogo et résurrection de circonstance. Les personnages ne sont guère mieux lotis, puisqu'il s'agit de stéréotypes fades, desservis par des acteurs sans charisme : Ioan Gruffudd et son air docte, Jessica Alba qui espère passer pour une intellectuelle en portant de grosses lunettes sérieuses, Mickäel Chiklis, qu'on adore dans The Shield, en bourru au grand cœur… Même le personnage le plus intéressant de l'ensemble, le très mystérieux surfer d'argent, n'est absolument pas exploité, réduit qu'il est à une sorte d'ectoplasme sans consistance. Mais sans doute les scénaristes n'ont-ils pas voulu prendre le (trop grand) risque de lui laisser voler la vedette aux quatre autres… MpM
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