Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 62

 
Lagerfeld confidentiel


France / 2006

10.10.2007
 



AUTRE COUTURE





"Je ne veux pas être une réalité dans la vie des gens, je veux être comme une apparition"

Sacré challenge que de réaliser le portrait d'une "apparition" ! Malin, Rodolphe Marconi ne cherche heureusement pas tant à livrer une "vérité" sur Karl Lagerfeld qu'à en capter l'essence, l'alchimie qui fait de lui à la fois ce personnage haut en couleurs que l'on connaît, et cet esthète solitaire que l'on devine. Il joue des a-priori que l'on peut avoir sur le créateur (son "look", ses réparties cinglantes, son excentricité assumé) et assemble scène après scène les multiples facettes (fantasmées, fabriquées ou réelles) qui composent sa réalité. Sans voix-off ni indications géographiques ou temporelles, le film est ainsi comme une promenade bucolique dans l'ombre du grand homme. Qu'il se livre (savamment, en gardant le contrôle) ou qu'il se retranche derrière ses artifices habituels (les lunettes noires, l'appareil photo), chaque séquence est comme une pierre apportée à l'édifice, un nouvel angle de vue proposé pour l'appréhender.

Pas sûr que l'on en retire une vision plus claire, voire plus conforme de Lagerfeld, mais indéniablement on prend beaucoup de plaisir à découvrir les coulisses de sa vie privée comme celles de sa vie publique. Les moments de "conversation" où il répond face caméra aux questions du réalisateur, en plus d'apporter des réponses sur l'enfance et la genèse du styliste, sont par ailleurs éminemment révélatrices des relations qu'il entretient avec autrui. Exceptionnelle, la scène où il renvoie Rodolphe Marconi dans les cordes, suite à une question alambiquée sur son homosexualité. Plus que la teneur de la réponse, c'est bien sûr la manière dont il la formule qui frappe : avec un mordant, une précision et une ironie qui laissent deviner le "côté obscur" dont il est capable de faire preuve… Que l'on soit ou non un amateur de mode, ces confidences peu intimes s'avèrent parfaitement jubilatoires.
 
MpM

 
 
 
 

haut