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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les rois de la glisse (Surf's Up)
USA / 2007
24.10.2007
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VAGUE A LAMES
"- Et tu as d'autres dons?
- Vous voulez dire comme "danser" ou "chanter"? Non, mec, juste le surf."
Des pingouins comme dans Happy Feet ? Une île paradisiaque version Madagascar ? D’entrée, on peut croire qu’Hollywood n’est plus trop inspiré à force de ressasser les mêmes thématiques, les mêmes personnages, les mêmes décors. Pourtant ces Rois de la glisse ont une saveur exotique. L’histoire est connue d’avance et la morale sera sauve. Le cadre est caricatural à souhait et les protagonistes ne proposent rien d’autre qu’une ambivalence basique, c'est-à-dire un caractère binaire.
Pourtant, le divertissement glisse tout seul et la distraction est reine. L’attitude cool, revendiquée par le scénario, y est sans doute pour quelque chose. Même le méchant n’apparaît pas comme si cruel… On est là pour rester zen, profiter de la vie, carpe diem et tutti frutti. D’ailleurs gagner n’est pas la seule chose qui compte. Cette philosophie « light » du positivisme est surtout lié à un message plus subversif : se déconnecter du quotidien, des réalités, fuir le réel. Il ne manque plus que les vaches du Larzac. Il est cependant intéressant de voir que les plus forts ne font pas la loi. Et qu’il y a d’autres alternatives.
Hollywood n’en finit pas de nous asséner qu’il faut croire en son rêve, poursuivre son objectif, contre vents et marées. Et si dessin animé surfe sur la vague d’un 3D toujours amélioré (l’océan impressionne nos pupilles) au service d’une histoire un peu édulcorée, reconnaissons que le talent, ici, est d’avoir utilisé une forme de narration peu coutumière de nos habitudes. Là est l’exotisme. Sous le format, pas suivi de bout en bout hélas, d’une émission de télévision réalité avec introspection et voyeurisme à la clef, le film sort de son carcan traditionnel d’un conte de fée pour pré-pubères. Il en devient même une parodie de films pour ados, de ces mélos sur fond de sports extrêmes, ces romances sirupeuses avec quelques bonnes répliques. On flirte davantage avec l’esprit Brice de Nice par certains moments. Bref ça ne surfe peut-être pas si haut que si Lasseter s’en était mêlé. Produit d’une époque, Surf’s Up est un slogan vieux comme la génération baba cool : sea, sex and rock n’ roll. D’ailleurs la bande son déménage : on est loin de Disney… Et quand Mychael Danna envahit l’image de ses envolées lyriques, un zest d’émotion nous étreint. Les courses de surf gagnent alors en intensité et en sensations dramatiques, décollant un peu du simple format dans lequel il s’était enfermé : un pastiche d’émission télé, un script pour soirée DVD. Là il y a comme l’écume d’un cinéma qui se rappelle pourquoi le grand écran peut-être si grand. v.
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