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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Dark Water
Japon / 2002
26.02.03
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GOUTTE A GOUTTE
Il est fort de constater qu 'il n'y a aucune mesure entre la délicatesse du cinéma européen et asiatique en comparaison du mur hollywoodien. Il suffit de vaguement comparer les versions U.S d'un Amenabar (Ouvre les yeux , Vanilla Sky) ou le remake de The ring / Le Cercle de Nakata et de Gore Verbinski pour saisir, là l'inédit du talent, juste après l'aisance du photocopieur.. Confrontée à la commande et ce qu'il n'apprécie pas (le film d'horreur), Nakata évoque avant tout la situation de la femme japonaise au sein des contraintes ancestrales imposées par la culture nipponne. L'image de la " Geïsha " disparaît ici pour nous évoquer une mère responsable, au coeur d'un divorce dont elle craint de perdre la garde de l'enfant par le simple fait d'avoir suivi une psychanalyse !
Voilà tout simplement une mise en abyme, où l'émergence horrifique n'est rien d'autre qu'un révélateur quasi freudien. Et c'est là où le film fait peur. Dans son économie d'extases et d'infamies, dans la rigueur et la distillation des éléments révélés pour poindre l'angoisse, Nakata se révèle ici tel un compositeur et un peintre impressionniste de l'horreur, voire un pointilliste. Il diffuse la jonction entre inquiétude et horreur par de prompts éléments qui se conjuguent au réel au-delà du genre.
Ses courtes focales n'en sont pas vraiment, son montage va à l'essentiel.
Tout n'est plus que rigueur et pulsions internes dans lesquelles on vient heureusement se confondre. L'homme nous capte, nous kidnappe tel l'Hitchcock auquel il souhaiterait répondre, pour suivre une intrigue dont il ne semble pas totalement néanmoins convaincu. Et dont le doute s'instille d'autant plus en nous, jusqu'à l'infiltration…
Il y a des eaux internes qui évoquent la naissance et qui peuvent noyer en même temps. Tel est le statut d'une mère esseulée à laquelle on cherche à légalement arracher l'enfant. Il y a d'autres gosses, disparus dans l'oubli et qui recherchent en vain leur matrice.. Au-delà de la mort …
De telles odes aux femmes auxquelles j'aime tant partager mes sentiments, me poussent à dire que ce morceau de pellicule leur est essentiel. A l'égal d'un Sur la route de Madison de Clint Eastwood.
Parce que ne pas comprendre les femmes n'est tout simplement ne pas nous comprendre nous mêmes, pauvres mâles. Ce dont Nakata paraît tout à fait convaincu et auquel j'ose rendre en ces lignes tout l'hommage du passionné… arnaud
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