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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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De l'amour
France / 2001
11.04.01
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SOUS LA CITE, L'AMOUR...
"- On est tout seul tous les deux, alors si on se met ensemble, on sera plus tout seul.
- J'aime bien ta logique !"
Commençons par dire qu'il ne faut pas se fier à l'affiche de De l'Amour. Ce n'est pas, comme on pourrait le craindre, un film de gang, ni un film d'adolescents américain. Non, le propos est plus humain que cela. Il s'agit avant tout de dignité, d'amour et de pardon.
Même si le cadre reste une cité, on est loin de la peinture radicale des deux précédents films de Jean-François Richet. Ici, finalement, on trouve assez peu de politique (ou plutôt le politique n'est pas le centre du film) et le thème est davantage le sentiment que la critique sociale.
Le film repose sur un scénario extrêmement bien écrit. On rentre dans l'histoire de façon assez douloureuse et tous les personnages sont plutôt bien construits. Il y a d'abord Maria, la frondeuse qui, au début, n'a peur de rien, et qui est ébranlée par l'expérience qu'elle est amenée à vivre et par la souffrance qui empreint tout son être. Il y a ensuite Karim, qui échappe à la dimension caricaturale d'un personnage qu'on attendrait rebelle, en apparaissant en employé d'usine discipliné. Et il y a aussi le policier, parfaitement interprété par Jean-François Stévenin, qui, à la fin du film, dépasse sa dimension de flic ignoble pour nous laisser entrevoir ses remords et ses regrets. Tous ces personnages échappent aux poncifs qui pourraient leur être attachés (personnages que l'on voit souvent dans les films tournant autour des cités) pour finalement être beaucoup plus nuancés que prévu. Ce ne sont plus les simples éléments d'une fiction mais des êtres qui nous paraissent très humains.
Dans un premier temps, De l'Amour peut paraître quelque peu manichéen avec ses bons sentiments et son optimisme final.
Néanmoins, avec cette sorte de fausse naïveté, Jean-François Richet réalise un film attachant qui relève beaucoup de la fable urbaine. laurence
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