Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Stella


France / 2008

12.05.2008
 



HORS DES MURS





"Il y a un truc dont je m’aperçois de plus en plus : c’est que je n’ai pas les connaissances qu’il faut. Je suis pourtant incollable sur le championnat de foot, le ballon d’or et tout… Pour le reste, je suis nulle."

On ne peut pas dire qu’on soit privé de films mettant en scène des adolescents et se déroulant en milieu scolaire. C’est même plutôt un genre cinématographique à part entière, qu’il soit parodique, aseptisé ou tragique. Et pourtant, on tombe presque immédiatement sous le charme de Stella, le film, mais aussi de Stella, le personnage. Cela tient sans doute à très peu de choses, comme toujours lorsqu’il est question d’équilibre subtil entre insouciance, nostalgie, violence et légèreté.

Tendresse galvanisante
Sylvie Verheyde propose en effet un portrait intime et émouvant de l’adolescente qu’elle fut, réalisé à la première personne grâce à une voix-off qui donne l’impression d’être dans la tête de son héroïne. Cela fonctionne d’autant mieux que les propos qu’elle lui fait tenir ne semblent pas plaqués artificiellement par une adulte dans la bouche d’une ado, mais sonnent toujours justes et spontanés. Le regard qu’elle porte sur son entourage est à la fois dénué d’angélisme et étonnement lucide. Les adultes, notamment, apparaissent immatures et irresponsables, comme des ados attardés qui vivent reclus dans leur petite bulle. Néanmoins, la réalisatrice ne les juge pas, se contenant de croquer leurs petites faiblesses et leur vague à l’âme, leurs contradictions et leur vitalité, avec une pointe d’ironie et pas mal de tendresse.

Tendresse, voilà bien le maitre mot de ce film bourré d’énergie qui fait l’effet d’un petit miracle dans le paysage cinématographique actuel parce qu’intelligent sans être intello, sensible sans être pathos, drôle sans être faux. Et aussi parce que Stella évite tous les pièges, tous les écueils habituels des films du genre, du premier amour dégoulinant de bons sentiments à la réussite fulgurante et soudaine. Pour autant, la réalisatrice ne néglige pas non plus ces "passages obligés" de l’adolescence qui lui servent de prétexte pour offrir en filigrane un très beau plaidoyer en faveur de la mixité sociale et surtout une magnifique ode à la littérature qui console de tout et ouvre toutes les portes. Elle filme également la joie – pure et sauvage – que peut procurer le fait d’apprendre. Le spectateur en ressort revigoré, enthousiaste et optimiste, à la fois sur l’avenir du cinéma français (encore capable de telles pépites) et surtout sur celui de toutes les Stella que compte notre société.
 
MpM

 
 
 
 

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