Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Aide-toi, le ciel t'aidera


France / 2008

26.11.2008
 



AMER COURAGE





"Je sais qu’il a des mauvaises fréquentations. Mais dans le quartier, il n’y en a pas de bonnes."

Ce qui est étonnant avec Aide-toi, le ciel t’aidera, c’est que François Dupeyron essaye de montrer que l’on peut avoir un regard positif sur les cités, tout en confrontant son personnage principal à un peu près tous les clichés attachés aux cités et aux banlieues dites "difficiles". Un mari violent qui joue aux courses, une adolescente enceinte, un fils dealer, un voisin mi-compatissant, mi-intéressé, même la bonne copine exubérante, donnent l’impression d’avoir affaire à une galerie de "personnages", voire de stéréotypes, plutôt qu’à des individus de chair et de sang.

C’est dommage, car en dehors de cela, il y a dans le ton et dans l’écriture une énergie et une force de vie qui donnent au film un vrai relief. Un peu d’irrévérence aussi (très ténue, ne rêvons-pas, et même assez téléphonée) dans le traitement de la canicule, des personnes âgées et du deuil, qui apporte un contrepoint humoristique aux flots de calamités qui s’amoncellent sur la pauvre Sonia. Il fallait bien cela, car Dupeyron a du mal à ne pas forcer le trait, de même qu’il ne parvient pas toujours à diriger ses acteurs. Certaines séquences, notamment de dispute, sonnent ainsi particulièrement faux.

A peine quelques semaines après l’élection de Barak Obama à la présidence des Etats-Unis, on ne fera pas l’affront à Dupeyron de s’extasier sur quoi, d’ailleurs ? son "courage" ? son "culot" ? ou plus simplement son envie de mettre en scène des personnages noirs qui ne correspondent pas nécessairement à ceux que l’on voit d’ordinaire. En réalité, la couleur de peau de ses protagonistes est un fait que l’œil perçoit à peu près au même titre que leur coupe de cheveux, ou la manière dont ils sont habillés, tant cela n’importe pas dans l’histoire. Et c’est tant mieux. On préfère s’extasier sur la beauté et la présence de Félicité Wouassi qui semble à la fois si forte et si fragile que l’on est gêné pour elle de la scène où elle se déshabille sous les yeux de Claude Rich. Il y a dans ses gestes, dans son regard, un mélange de fierté farouche et de dignité qui ne peut que faire baisser les yeux. Et éprouver une certaine honte (mêlée de pitié) pour le personnage du vieux voisin qui ajoute encore un peu plus au fardeau de cette "mère courage" à qui rien n’est épargné. Mais dans cette aveuglante lumière d’été, qui nimbe le monde de reflets dorés et joyeux, de belles choses peuvent aussi arriver. Comme dans un conte de fées moderne (et légèrement politiquement incorrect), Cendrillon-Sonia pourrait donc trouver l’amour, et même la solution à une partie de ses problèmes. En attendant les suivants…
 
MpM

 
 
 
 

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