Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Podium


France / 2003

11.02.04
 



CLAUDE N’ CLONES ATTITUDE





"- Je peux vous dire que Johnny Hallyday au Stade de France, à côté, c’est un Playmobil dans un évier !"

Poelvoorde dans la peau d’un sosie de Cloclo ! C’était pas gagné d’avance ! Loin d’être une simple affaire de moumoute blonde, costumes à paillettes et autres simulacres, encore fallait-il trouver le filon qui permettrait au film de fonctionner. Par les temps qui courent dans les salles obscures, saturées de comédies franchouillardes et parodies crétines, c’était pas du luxe ! Verdict après projection : Podium est un film ludique à souhaits qui surprend, amuse et touche ; le tout en boucle. Une histoire captivante, à la fois drôle et tendre, originale et efficace : pour une fois qu’une comédie ne se heurte pas aux écueils du genre, on aurait tort de s’en priver.

Chronique d’un fan de Cloclo, animé d’un amour absolu pour son idole, au point d’endosser son tempérament et style de vie jusque dans les moindres détails. Décalée, recalée par sa bien aimée qui commence à saturer sérieusement ; banquier le jour, Claude François, la nuit : c’est Bernard Frédéric ! Un brin schizo, un brin mégalo, irrémédiablement optimiste, donc toujours hyper volontaire pour concrétiser ses rêves les plus dingues… Autant dire que Benoît Poelvoorde était l’acteur idéal pour incarner ce rôle de fan grand enfant. La groupie parfaite ! Epatant ! Poelvoorde colle de si près à la peau de son personnage qu’on entre dans son jeu dès les premières séquences. On le savait déconneur, à la ville comme à la scène ; dans Podium, le comédien se dévoile sous un autre jour. Outre ses performances en chant et danse bien sur, son interprétation est saisissante lorsqu’il endosse les faces négatives de son personnage. De la colère à la mélancolie, son un jeu est plus vrai que nature. Face à lui, Julie Depardieu, pas moins surprenante - le duo fonctionne à merveille - et Jean-Paul Rouve, égal à lui-même, dans le rôle du coach nommé Couscous (ex-sosie de Claude François reconverti en Michel Polnareff ; quête de sex appeal oblige). Nous voilà partis pour 1h35 de passions déchaînées.

Comique de situation, répliques explosives, vannes bien lancées, références au culte de Claude François (images d’archives à l’appui), justement dosées donc efficaces, jeux d’interactions avec les différentes intrigues secondaires : le scénario de Podium a de l’énergie à revendre. Il va sans dire que la mise en scène de Yann Moix suit la même cadence. Sans parler des décors, costumes et de la photo : ambiance kitchissime des 70’s, tendrement ridicule mais plutôt sympa, eu égards au malaise latent dont souffre chaque personnage. On regrette juste une certaine perte de vitesse dans plusieurs séquences qui ressuscitent Claude François ou lui sont trop intimement liées : entre autres, une conversation téléphonique avec le vrai Cloclo, un duo avec le chanteur disparu, ou encore une scène d’électrocution (au hasard, dans une baignoire !). Sensées incarner les rêves et fantasmes du personnage principal, ces séquences additionnées carencent fortement le récit. Certes, Bernard Frédéric est un extravagant né. Mais était-il absolument nécessaire d’user de situations gratuites, quelquefois entièrement absurdes, pour définir sa personnalité ? En terme d’étrangeté et efficacité comique, jeu d’acteurs, scénario, dialogues et shows musicaux étaient déjà sans équivoque. C’est donc un peu dommage. Heureusement, grâce à ses comédiens très stimulés, l’intrigue parvient toujours à regagner son cap. N’oublions pas que Podium est, avant tout, une histoire de fabuleux destin. Qu’il soit réel ou fictif pour ces personnages hauts en couleurs, en la matière, on n'est pas au bout de nos surprises ! Une bonne dose d’enthousiasme communicatif vous attend.
 
Sabrina

 
 
 
 

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