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GENTILS DANS LE JARDIN DU BIEN ET DU MAL
Pas facile à priori de porter à l'écran le livre culte de Michel Quint.
Le film est une excellente parabole humaniste.
Au gré de l'histoire, Lucien va découvrir la bravoure et la fraternité que son père dissimule derrière son humilité.
A travers les films de Jean Becker, on ressent un doux parfum d'enfance, une nostalgie d'une France d'antan. Mais derrière ces clichés naïfs et sympathiques, apparaissent parfois en filigrane des drames humains. C'est le cas d'Effroyables Jardins. Pour le tournage, Jean Becker s'est 'attaché à reprendre ses comédiens fétiches depuis Les Enfants du Marais (1998), comme Jacques Villeret, André Dussollier, et dans un rôle secondaire, Suzanne Flon, mais aussi sa région (Rhône-Alpes), et les mêmes périodes de tournage. Villeret, Dussolier, Flon et Lhermitte sont épatants.
Effroyables jardins est un beau film, simple et plein d'humour. En période de tension ou de guerre, on connaît d'ailleurs les vertus thérapeutiques du rire...
Ici, Jean Becker nous brosse une histoire de héros malgré eux. L'héroïsme est d'ailleurs souvent le fruit de héros très discrets. Emouvant et drôle, le film revêt en outre une brûlante actualité, en suggérant l'absurdité de la guerre. "Je ne sais pas si j'ai bien fait de tout déballer, cette vieille affaire de famille. Une anecdote de la seconde guerre comme il y en a en mille, et même pas héroïque. D'abord vous avez les vôtres, d'affaires, et puis vous allez peut-être m'en vouloir parce que c'est quand même plus confortable, je le sais d'expérience, vu qu'avant d'écrire ce bazar, j'avais ma tranquillité, c'était plus confortable d'ignorer, d'avoir oublié complètement", a confié Michel Quint.
"Effroyables Jardins", le livre, est un texte simple et splendide qui, à travers une histoire d'homme vient, à un moment opportun, parler de la résistance à l'oppression.
Il y a certainement en nous, à l'état brut, les germes du bien et du mal. Libre à chacun de choisir les graines qu'il souhaite voir pousser dans son propre jardin.
En allant voir ce film, mettez un nez rouge et le monde vous apparaîtra peut-être un peu moins cruel. sandra
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